Текст и перевод песни Bénabar - Une âme de poète - version longue

Une âme de poète - version longue

Il avait une âme de poète
Mais un langage de charretier
Son énorme coeur d'esthète
Était souvent troublé

Il s'extasiait des heures
Subjugué par Dame Nature
S'enivrant de ses splendeurs
Avant de souffler dans un murmure

"Ça m'trou l'fion, bordel à cul, putain de merde, c'est beau"

Ses goûts fins et raffinés
Soignés, si délicats
Et sa façon de les exprimer
Ne correspondaient pas

Succombant au charme
De Bach ou dе Schubert
Susurrait entre dеux larmes
Et dans une émotion sincère

"Ça m'trou l'fion, bordel à cul, putain de merde, c'est beau"

Levant les yeux de son livre
Ému par sa lecture
Frappé, voyant au Louvre
Les antiques sculptures

Saisissant, l'oeil humide
Les courbes d'une femme aimée
Il pouvait lancer, languide
Mais sans arrière-pensées

"Ça m'trou l'fion, bordel à cul, putain de merde, c'est beau"

Ce n'est pas au vocabulaire
Que l'on s'aperçoit
Si quelqu'un est vulgaire
Ou s'il ne l'est pas

On connaît des gens très classes
Distingués, bien comme il faut
Qui disent des trucs dégueulasses
Sans employer de gros mots

Il avait une âme de poète
Mais certains en doutaient
De certifiés esthètes
Qu'il choquait, l'interpelaient

Quand vous dites
"Ça m'trou l'fion, bordel à cul" et j'en oublie
Vos propos vulgaires ne méritent
Que dégoût et mépris

"Nous en savons plus que vous
Mon ami, ne faites plus cette faute
Faites preuve de bon goût"

Il avait une âme de poète
Mais aussi de la répartie
Alors, il dit

"Votre bon goût n'est fidèle qu'à l'ère du temps
Il faut être intransigeant ponctuellement
Votre bon goût, c'est la ferme conviction
La solide opinion de ceux qui n'en ont pas vraiment"

"Après tout, c'est un mesquin d'joker
La terreur de déplaire
D'être du mauvais côté"

"Tant pis pour vous si vous obéissez
À ceux qui veulent imposer
Leur petite vérité"

"Monsieur, votre bon goût c'est l'assurance mesquine
Des faux artistes qui tapinent
Chez les snobs et les soumis"

"Mais surtout, c'est l'ennemi du poète
Le perroquet qui répète
Ce que le ménate a dit"

"Votre bon goût
Que vous pensez sans tâche
N'a pas le taquin panache, l'espièglerie bravache
Du mauvais goût"

"C'est pourquoi je vous le laisse
Moi, je n'ai pas de laisse
Autour du cou"

A Poet's Soul - Long Version

He had a poet's soul,
But the language of a carter.
His huge heart of an aesthete,
Was often troubled.

He would rave for hours,
Captivated by Mother Nature,
Intoxicated by her splendor,
Before blowing in a murmur:

"It's nice, damn it, what the hell, it's beautiful."

His fine and refined tastes,
So neat, so delicate
And the way he expressed them,
Didn't match.

Succumbing to the charm
Of Bach or Schubert,
Whispered between two tears
And in sincere emotion:

"It's nice, damn it, what the hell, it's beautiful."

Looking up from his book
Moved by his reading
Struck, seeing at the Louvre
The antique sculptures

Grasping, with moist eyes,
The curves of a beloved woman,
He could launch, languidly,
But without ulterior motives:

"It's nice, damn it, what the hell, it's beautiful."

It's not in vocabulary
That we notice
If someone is vulgar
Or if they are not.

We know very classy people,
Distinguished, well-bred
Who say disgusting things
Without using bad words.

He had a poet's soul,
But some doubted it.
Certified aesthetes,
That he shocked, questioned.

When you say,
"It's nice, damn it, what the hell," and I forget
Your vulgar remarks deserve only
Disgust and contempt.

"We know more than you,
My friend, don't make this mistake again,
Show some good taste."

He had a poet's soul,
But also a retort.
So, he said,

"Your good taste is only faithful to the era,
You have to be uncompromising at some point.
Your good taste is the firm conviction
The solid opinion of those who don't really have any.

"After all, it's a cheap joke,
The fear of displeasing,
Of being on the wrong side."

"So much the worse for you if you obey,
Those who want to impose,
Their little truth."

"Sir, your good taste is the mean assurance
Of the fake artists who hustle
Among the snobs and the submissive."

"But above all, it's the enemy of the poet,
The parrot who repeats,
What the master said."

"Your good taste,
Which you think is spotless,
Doesn't have the teasing panache, the roguish bravura
Of bad taste."

"That's why I leave it to you,
I have no leash,
Around my neck."