Текст и перевод песни Carlos Gardel - Esta Noche Me Emborracho

Esta Noche Me Emborracho

Sola, fané, descangayada
La ví esta madrugada salir de un cabaret
Flaca, dos cuartas de cogote y una percha en el escote
Bajo la nuez

Chueca, vestida de pebeta
Teñida y coqueteando su desnudez
Parecía un gallo despluma'o
Mostrando al compadrear el cuero picotea'o
Yo que sé cuando no aguanto más
Al verla así, rajé pa' no llorar

¡Y pensar que hace diez años, fue mi locura!
¡Que llegué hasta la traición por su hermosura
Que esto que hoy es un cascajo
Fue la dulce metedura donde yo perdí el honor

Que chifla'o por su belleza
Le quité el pan a la vieja, me hice ruin y pechador
Que quedé sin un amigo, que viví de mala fe
Que me tuvo de rodillas sin moral
Hecho un mendigo, cuando se fue

Nunca creí que la vería en un "Requiscat in pace"
Tan cruel como el de hoy
¡Mire, si no es pa' suicidarse que por ese cachivache sea lo que soy!

Fiera, venganza la del tiempo
Que le hace ver deshecho lo que uno amó
Y este encuentro me ha hecho tanto mal
Que si lo pienso más termino envenena'o
Y esta noche me emborracho bien, me mamo
¡Bien mama'o!, pa' no pensar

Cette Nuit, Je Me Saoule

Seule, fanée, négligée
Je l'ai vue ce matin sortir d'un cabaret
Mince, avec deux quarts de bouteille et un décolleté
Sous la noix

Tordue, vêtue comme une gamine
Teinte et flirtant avec sa nudité
Elle ressemblait à un coq déplume
Montrant son cuir abîmé en se moquant
Je sais quand je ne peux plus supporter
En la voyant comme ça, je suis parti pour ne pas pleurer

Penser qu'il y a dix ans, elle était ma folie !
Que j'ai été jusqu'à la trahison pour sa beauté
Ce qui est aujourd'hui un gâchis
Était la douce tromperie où j'ai perdu mon honneur

Fou de sa beauté
Je lui ai volé le pain à la vieille, je suis devenu méchant et pêcheur
Je me suis retrouvé sans ami, j'ai vécu dans la mauvaise foi
Elle m'a tenu à genoux sans morale
Réduit à un mendiant, quand elle est partie

Je n'aurais jamais cru la voir dans un "Requiescat in pace"
Aussi cruel que celui d'aujourd'hui
Regarde, si ce n'est pas pour se suicider que pour cette babiole, je suis ce que je suis !

Sauvage, la vengeance du temps
Qui vous fait voir détruit ce que l'on a aimé
Et cette rencontre m'a fait tellement de mal
Que si j'y pense plus, je finis empoisonné
Et cette nuit, je me saoule bien, je me bourre la gueule
Bien bourré !, pour ne pas penser