Текст и перевод песни Catherine Sauvage - L'affiche Rouge

L'affiche Rouge

L'affiche rouge
Paroles: Louis Aragon. Musique: Jean Ferrat, Maurice Vandair
Vous n'avez réclamé ni gloire ni les larmes
Ni l'orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servis simplement de vos armes
La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans
Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L'affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants
Nul ne semblait vous voir Français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents
Tout avait la couleur uniforme du givre
A la fin février pour vos derniers moments
Et c'est alors que l'un de vous dit calmement
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand
Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan
Un grand soleil d'hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le cœur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant
Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient le cœur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant

The Red Poster

The Red Poster
Lyrics: Louis Aragon. Music: Jean Ferrat, Maurice Vandair
You neither sought for glory nor for tears
Nor for the organ nor the prayer for the dying
Eleven years ago, it's already passed so quickly, eleven years
You had simply made use of your weapons
Death does not bedazzle the eyes of the Resistance Fighters
Your portraits were on the walls of our cities
Black with beard and bristly threatening night
The poster which looked like a bloodstain
Because pronouncing your names is difficult
Sought to create an effect of fear on the by-passers
No one seemed to consider you French by preference
During the day, the people walked without eyes for you
But at the hour of the curfew, stray fingers
Had written under your photographs: "DIED FOR FRANCE"
And the cheerless mornings were different because of it
Everything had the uniform colour of frost
At the end of February for your last moments
And it was then that one of you said calmly
Happiness to all. Happiness to those who will survive
I die with no hatred in me for the German people
Farewell sorrow and pleasure. Farewell to the roses
Farewell life. Farewell light and wind
Marry, be happy and think of me often
You, who will continue to live in the beauty of all things
When all is over, later in Yerevan
A great winter sun lights up the hill
Nature is beautiful, and my heart is breaking
Justice will come upon our triumphant footsteps
My Mélinée. Oh my love, my orphan
And I urge you to live and have a child
They were twenty-three when the guns blossomed
Twenty-three who gave their hearts before their time
Twenty-three strangers and yet our brothers
Twenty-three lovers of life, enough to die for
Twenty-three who cried "France" as they fell