Текст и перевод песни Charles Aznavour - Ils sont tombés (Live à l'Opéra d'Erevan / 21 septembre 1996)

Ils sont tombés (Live à l'Opéra d'Erevan / 21 septembre 1996)

Ils sont tombés sans trop savoir pourquoi
Hommes, femmes et enfants qui ne voulaient que vivre
Avec des gestes lourds comme des hommes ivres
Mutilés, massacrés, les yeux ouverts d'effroi
Ils sont tombés en invoquant leur Dieu
Au seuil de leur église ou le pas de leur porte
En troupeaux de désert, titubant en cohorte
Terrassée par la soif, la faim, le fer, le feu

Nul n'éleva la voix dans un monde euphorique
Tandis que croupissait, un peuple dans son sang
L'Europe découvrait le jazz et sa musique
Les plaintes de trompettes couvraient les cris d'enfants
Ils sont tombés, pudiquement, sans bruit
Par milliers, par millions sans que le monde bouge
Devenant, un instant, minuscules fleurs rouges
Recouverts par un vent de sable et puis d'oubli

Ils sont tombés, les yeux pleins de soleil
Comme un oiseau qu'en vol, une balle fracasse
Pour mourir n'importe où et sans laisser de traces
Ignorés, oubliés dans leur dernier sommeil
Ils sont tombés, en croyant ingénus
Que leurs enfants pourraient continuer leur enfance
Qu'un jour, ils fouleraient des terres d'espérance
Dans des pays ouverts d'hommes aux mains tendues

Moi je suis de ce peuple qui dort sans sépulture
Qui a choisi de mourir sans abdiquer sa foi
Qui ne a jamais baissé la tête sous l'injure
Qui survit malgré tout et qui ne se plaint pas
Ils sont tombés pour entrer dans la nuit
Éternelle des temps au bout de leur courage
La mort les a frappés sans demander leur âge
Puisqu'ils étaient fautifs d'être enfants d'Arménie

They Fell (Live at the Yerevan Opera House / September 21, 1996)

They fell, my love, without quite knowing why
Men, women, and children who only wanted to live
With heavy steps, like drunken men they swayed
Mutilated, massacred, their eyes wide with fright
They fell, my dear, invoking their God
At the threshold of their church, or their doorstep's frame
Like desert herds, stumbling in a cohort's name
Struck down by thirst, by hunger, by iron, by flame

No one raised their voice, my love, in a euphoric world
While a people wallowed, darling, in their own blood's swirl
Europe discovered jazz and its vibrant sound
The mournful trumpets drowned out the children's cries profound
They fell, my sweet, modestly, without a sound
By thousands, by millions, without the world's concern
Becoming, for an instant, tiny flowers, red, that burn
Covered by a wind of sand, and then by oblivion's turn

They fell, my love, their eyes full of the sun
Like a bird in flight, shattered by a bullet's sting
To die anywhere, leaving no trace of anything
Ignored, forgotten in their final, peaceful swing
They fell, my dear, believing, naive and pure
That their children, my love, could continue childhood's grace
That one day they would tread on lands of hope and space
In open countries, with men of outstretched embrace

I, my love, am from this people who sleep without a grave
Who chose to die without surrendering their faith's wave
Who never bowed their heads, my sweet, to insult's sting
Who survive despite it all, and never cease to sing
They fell, my dear, to enter into the night
Eternal through time, at the edge of their might
Death struck them down, not asking for their age
Because they were guilty, my love, of being Armenia's page