Текст и перевод песни Charles Aznavour - Oh Douce Et Tendre mère

Oh Douce Et Tendre mère

Ne saurez-vous jamais ce que ressent ce fils
Pour lequel vous avez fait tant de sacrifices, oh douce et tendre mère
Il vous faudra connaître un jour la vérité
Moi, quitte à vous déplaire et vous scandaliser, je me dois de le faire
Je suis très différent du commun des mortels
Et me sens moins heureux au château qu'au bordel, en la chaude atmosphère
De ces lieux qui n'ont pas bonne réputation
À courtiser des filles sans éducation, tendre et hospitalière

Elles savent, ma mère, et du corps et du cœur
Offrir presqu'un foyer, un semblant de bonheur, pour le moins insolite
Et quand je me sens las, et du monde et du bruit
Pour soigner le cafard de mes nuits d'insomnies, chez elles je m'invite
Elles comprennent tout, m'entrainent sans un mot
Dans la chaleur d'un lit et pour panser les maux de mon âme détruite
En m'écoutant parler des heures à cœur ouvert
Elles teintent d'amour le ciel de mes enfers et de ma vie maudite

Ces putains, comme on dit, ne me demandent rien
Acceptant de poser quand armé de fusain certains soir je les croque
Dévoilant pour moi seul dans leur ingénuité
Avec coquetterie leurs charmes frelatés, sans pensées équivoques
Si les us et coutumes de notre milieu
Nous ont à jamais mis un bandeau sur les yeux d'une hypocrite époque
Je les ni, être aimé ici ou bien ailleurs
L'important c'est l'amour, la noblesse du cœur, le reste, je m'en moque

Oh Douce Et Tendre mère

Never will you know what this son feels
For whom you have made so many sacrifices, oh sweet and tender mother
One day you must know the truth
However it displeases and shocks you, I must do it
I am very different from the common man
And feel less happy at the castle than at the brothel, in the warm atmosphere
Of those places which do not have a good reputation
Where I court uneducated girls, tender and hospitable

They know, mother, both of body and of heart
How to offer almost a home, a semblance of happiness, at least unusual
And when I feel tired, of the world and the noise
To cure the gloom of my nights of insomnia, I invite myself to their place
They understand everything, and without a word
They lead me into the warmth of a bed and to heal the wounds of my broken soul
As they listen to me talk for hours with an open heart
They color the sky of my hell and my cursed life with love

These whores, as they say, ask me for nothing
Accepting to pose when armed with charcoal pencil on some evenings I sketch them
Revealing for me alone in their naivety
With coquetry their adulterated charms, without equivocal thoughts
If the customs and habits of our environment
Have forever blindfolded us of a hypocritical age
I deny them, to be loved here or elsewhere
All that matters is love, the nobility of the heart, I don't care about the rest