Текст и перевод песни Francis Cabrel - Saïd et Mohamed

Saïd et Mohamed

Elle changeait les draps de l'hôtel
Les traces de doigts sur les poubelles
Petite hirondelle, au milieu des corbeaux
Elle chantait "Desperado"
Moi, j'avais du retard sur le sommeil
Je m'étais fait doubler par le soleil
Elle de l'autre côté du couloir
Elle faisait chanter les miroirs

J'ai passé une heure de sa vie
Une heure sous le soleil d'Algérie
Sous la course des planètes
Y'a des moments qu'on regrette

Derrière ses paupières mi-closes
Je voyais plus de gris que de rose
Quand je suis parti, j'ai bien compris
Que je perdais quelque chose

Ses enfants qui font rien à l'école
Et qui ont les poches pleines de tubes de colle
De toute façon personne ne t'aide
Quand tu t'appelles Saïd ou Mohamed

C'est le ciel en tôle ondulée pour toujours
C'est la fenêtre sur la troisième cour
C'est le cri des voisines plein les oreilles
Et les heures de mauvais sommeil

Mais s'il y a quelqu'un autour qui comprend
Le mauvais français le musulman,
Sous la course des planètes
Ça serait bien qu'il s'inquiète

Avant que ses paupières n'explosent
Qu'elle prenne ce gris en overdose
Quand je suis parti j'ai bien compris
Qu'on y pouvait quelque chose...

Toi t'envoies dix francs
Pour les enfants du Gange
Parce que t'as vu les photos qui dérangent
T'envoies dix francs
Pour les enfants d'ailleurs
Parce que t'as vu les photos qui font peur

Et elle que tu croises en bas de chez toi
Elle que tu croises en bas de chez toi...
Depuis je suis retourné à Marseille
Ses amis n'ont pas de nouvelles

Y'a trop d'hirondelles
Ou trop de corbeaux
Elle a du changer de ghetto
Moi, je crois plutôt qu'elle
Change les draps d'un autre hôtel
D'autres traces de doigts
Sur d'autres poubelles

De l'autre côté d'un autre couloir
Elle doit faire chanter les miroirs
Chanter les miroirs
Chanter les miroirs
Chanter les miroirs

Said and Mohamed

She was changing the sheets in the hotel
The fingerprints on the trash cans
A little swallow among the crows
She sang "Desperado"
I was behind on sleep
I had been overtaken by the sun
She was on the other side of the corridor
She made the mirrors sing

I spent an hour of her life
An hour in the Algerian sun
Under the course of the planets
There are moments that we regret

Behind her half-closed eyelids
I saw more gray than pink
When I left, I understood
That I was losing something

Her children who do nothing in school
And who have their pockets full of glue tubes
No one helps you anyway
When you are called Said or Mohamed

It's the corrugated iron sky forever
It's the window on the third floor
It's the neighbors' cries in our ears
And the hours of bad sleep

But if there is someone around who understands
The bad French, the Muslim,
Under the course of the planets
It would be nice if he worried

Before her eyelids explode
That she takes this gray in overdose
When I left, I understood
That we could do something about it...

You send ten francs
For the children of the Ganges
Because you saw the photos that disturb you
You send ten francs
For the children elsewhere
Because you saw the photos that scare you

And she that you meet downstairs
She that you meet downstairs...
Since then I have returned to Marseille
Her friends have no news

There are too many swallows
Or too many crows
She must have changed neighborhoods
I rather think she
Changes the sheets in another hotel
Other fingerprints
On other trash cans

On the other side of another corridor
She must make the mirrors sing
Sing the mirrors
Sing the mirrors
Sing the mirrors