Текст и перевод песни Hubert Félix Thiéfaine - En remontant le fleuve - Live

En remontant le fleuve - Live

En remontant le fleuve au-delà des rapides,
Au-delà des falaises accrochées sur le vide.
Où la faune et la flore jouent avec les langueurs
De la nuit qui s'étale ivre de sa moiteur.
En remontant le fleuve où d'étranges présences
Invisibles nous guettent et murmurent en silence.
Où sales et fatigués sous les ombres engloutties
Nous fixons les lueurs d'un faux jour qui s'enfuit.
En remontant le fleuve...
En remontant le fleuve au-delà des rapides
Au-delà des clameurs et des foules insipides.
Où nos corps épuisés, sous la mousse espagnole
Ressemblent aux marbres usés, brisés des nécropoles.
Où nautoniers des brumes, dans l'odeur sulfureuse
Des moisissures d'épaves aigres et marécageuses,
Nous conduisons nos âmes aux frontières du chaos
Vers la clarté confuse de notre ultime écho.
En remontant le fleuve...
En remontant le fleuve au-delà des rapides,
Au-delà des aveux de nos désirs avides.
Jusqu'au berceau final sous les vanilles en fleur,
Jusqu'à l'extrême arcade, jusqu'à l'ultime peur.
En remontant le fleuve vers cette éternité
Où les dieux s'encanaillent en nous voyant pleurer.
Où les stryges en colère, au sourire arrogant,
Manipulent les rostres de notre inconscient.
En remontant le fleuve...
En remontant le fleuve au-delà des rapides,
Au-delà des remous de nos sanglots stupides.
Où cruels et lugubres, au bout des répugnances,
Nous fuyons les brouillards gris de notre impuissance.
Vers les feux de nos doutes jusqu'au dernier mensonge, dans la complexité sinistre de nos songes.
Où de furieux miroirs nous balancent en cadance
La somptueuse noirceur de nos âmes en souffrance.
En remontant le fleuve, en remontant le fleuve...
En remontant le fleuve...

Going Up the River - Live

Going up the river beyond the rapids,
Beyond the cliffs clinging to the void.
Where fauna and flora play with the languid sensuality
Of the night that spreads out, drunk with its dampness.
Going up the river where strange presences
Invisible, watch us and murmur in silence.
Where dirty and tired beneath the swallowed shadows
We stare at the glow of a false dawn that flees.
Going up the river...
Going up the river beyond the rapids
Beyond the clamor and the insipid crowds.
Where our exhausted bodies, under the Spanish moss
Resemble the worn, broken marble of necropolises.
Where mariners of the mists, in the sulfurous odor
Of sour and marshy shipwrecks,
We lead our souls to the frontiers of chaos
Toward the dim clarity of our final echo.
Going up the river...
Going up the river beyond the rapids,
Beyond the confessions of our greedy desires.
To the final cradle beneath the flowering vanilla,
To the ultimate arch, to the ultimate fear.
Going up the river to that eternity
Where the gods become rascals when they see us cry.
Where the angry striges, with their arrogant smiles,
Manipulate the rostrums of our unconscious.
Going up the river...
Going up the river beyond the rapids,
Beyond the turmoil of our stupid sobs.
Where cruel and dismal, at the end of our abhorrence,
We flee the gray fogs of our impotence.
Toward the fires of our doubts, to the last lie, into the sinister complexity of our dreams.
Where furious mirrors swing us in cadence
The sumptuous darkness of our suffering souls.
Going up the river, going up the river...
Going up the river...