Текст и перевод песни Hubert-Félix Thiéfaine - Les dingues et les paumés (Live)

Les dingues et les paumés (Live)

Les dingues et les paumés jouent avec leurs manies
Dans leurs chambres blindées, leurs fleurs sont carnivores
Et quand leurs monstres crient trop près de la sortie
Ils accouchent des scorpions et pleurent des mandragores
Et leurs aéroports se transforment en bunkers
À quatre heures du matin derrière un téléphone
Quand leurs voix qui s'appellent se changent en revolvers
Et s'invitent à calter en se gueulant "come on"

Les dingues et les paumés se cherchent sous la pluie
Et se font boire le sang de leurs visions perdues
Et dans leurs yeux-mescal masquant leur nostalgie
Ils voient se dérouler la fin d'une inconnue
Ils voient des rois fantômes sur des flippers en ruine
Crachant l'amour-folie de leurs nuits-métropoles
Ils croient voir venir Dieu, ils relisent Hölderlin
Et retombent dans leurs bras glacés de baby-doll

Les dingues et les paumés se traînent chez les Borgia
Suivis d'un vieil écho jouant du rock'n'roll
Puis s'enfoncent comme des rats dans leurs banlieues by night
Essayant d'accrocher un regard à leur khôl
Et lorsque leurs tumbas jouent à guichet fermé
Ils tournent dans un cachot avec la gueule en moins
Et sont comme les joueurs courant décapités
Ramasser leurs jetons chez les dealers du coin

Les dingues et les paumés s'arrachent leur placenta
Et se greffent un pavé à la place du cerveau
Puis s'offrent des mygales au bout d'un bazooka
En se faisant danser jusqu'au dernier mambo
Ce sont des loups frileux au bras d'une autre mort
Piétinant dans la boue les dernières fleurs du mal
Ils ont cru s'enivrer des chants de Maldoror
Et maintenant, ils s'écroulent dans leur ombre animale

Les dingues et les paumés sacrifient Don Quichotte
Sur l'hôtel enfumé de leurs fibres nerveuses
Puis ils disent à leur reine en riant du boycott
La solitude n'est plus une maladie honteuse
Reprends tes walkyries pour tes valseurs maso
Mon cheval écorché m'appelle au fond d'un bar
Et cet ange qui me gueule "viens chez moi, mon salaud"
M'invite à faire danser l'aiguille de mon radar

The Lunatics and Lost Souls (Live)

The lunatics and lost souls play with their obsessions
In their steel rooms, their flowers are carnivorous,
And when their nightmares are too near the exit,
They give birth to scorpions and weep mandragoras,
And their airports are transformed into bunkers,
At four in the morning behind the telephone,
When their pleading voices turn into revolvers,
And invite themselves to snuggle up by howling "come on,"

The lunatics and lost souls seek each other in the rain,
And drink themselves the blood of their lost visions.
And in their mescal eyes that hide their nostalgia,
They see the end of a stranger unfold.
They see phantom kings on ruined pinball machines,
Spitting out the crazy love of their nights in the city.
They think they see God coming, they read Hölderlin,
And fall back into the frozen arms of their baby doll.

The lunatics and lost souls haunt the halls of the Borgias,
Followed by an old echo playing rock'n'roll,
Then they disappear like rats into their shadowy suburbs,
Trying to catch someone's eye with their eyeliner.
And when their tumbas play to a sold-out crowd,
They end up in a dungeon with their jaws missing,
And are like headless gamblers
Raking in their chips at the local dealer's.

The lunatics and lost souls tear out their placenta,
And implant a cobblestone in place of their brain,
Then treat themselves to tarantulas at the end of a bazooka,
As they dance to the last mambo.
They are shivering wolves in the arms of another death,
Trampling on the last flowers of evil in the mud.
They thought they were getting drunk on Maldoror's songs,
But now, they are collapsing into their animal shadow.

The lunatics and lost souls sacrifice Don Quixote,
On the smoky stage of their nerve fibers.
Then they tell their queen, laughing at the boycott,
Solitude is no longer a shameful disease.
Take back your Valkyries for your maso dancers,
My flayed horse is calling me from the depths of a bar,
And that angel who screams at me "come to me, you bastard,"
Invites me to dance around the needle of my radar.