Текст и перевод песни José Larralde - Con mi yunta de nuncas

Con mi yunta de nuncas

Amontonando esperanzas paso la vida
Sabiendo que mañana es otro día
No importa los que fueron ni los que vienen
Los viejos ya tuvieron, los nuevos tienen
Tienen otros anhelos que son los mismos
Fundidos en la nada de un espejismo
Tienen rota la idea, tienen prejuicio,
Tienen siglos de brazo y de estropicio
Tienen ojos que miran, pechos que sienten
Y alguna que otra encía que muestra un diente
Amontonando sueños paso la vida, descanso trabajando
Como fatiga
Soy maestro de miseria, pájaro y rama y a veces
Soy yo mismo montón de nada
Otras veces soy perro siguiendo al amo
Y si tengo una herida solo me lamo
Por razón que no entiendo a veces ladro
Tal vez pa′ ver si existo y seguir ladrando
Total abro la boca y brota el sonido
Y a vece otro perro ladra conmigo

Aprendí cabestreando a hacerme viejo
Y arrastré a la sidera más de un consejo
He sacado del pantano tanto cangrejo que ahura
Hasta pa' sentarme reculo al cejo
Amontono esperanza, por eso vivo,
Je, gracias a Dios fue gratis haber nacido
Lo cierto es que soy cierto y basta con eso,
Si andás analizando se gasta el seso
Y al final la zozobra te invade el pecho
Y del cierto a al duda se agranda el trecho
Por dudar de mí mismo, viví sangrando y...
Y en cada cajuarones pensé hasta cuando
Reventó la respuesta altiva y muda
Y la madre indiferencia me dio su ayuda
Ayuda pa′ estar solo, ayuda inerte
Disprecio por la vida, asco a la muerte
Nido de luces malas viviendo oscuras y en cada sol naciente
Verla huesuda
Estar como tranquera sin alambrado
Con huellas que me cruzan por el costao
Rasquetón pa cualquiera que ande sarnoso,
Pión de lunes a lunes, tumba y sancocho
Guacho de padre y madre, reconocido hijo
Hijo pa' dar el brazo guacho pa' recibirlo
Soldado de la herramienta siempre de guardia
Yo custodio la huerta, carpo la sandia.
Y en cada caladura que el tajo sangra
Su negra dentadura me muerde el alma
Patrón de mis miserias talón de suela,
Mis miserias se quedan mi años vuelan.
Un día pulsé un sueño y canté mis penas
Con cuerdas arrancadas de mi arterias,
De clavija mis dedo, mi pecho caja
Diapasón fue mi brazo, mis ojos, pampa.
Canté, canté y canté a los gritos
Mi fe y mis ansia, me miraban las aves como asombradas
Titilaba el lucero y el pasto alzaba sus dedos diminutos como una gracia
Todo el mundo reía, todos cantaron
Las cuerdas de mi sueño, me las cortaron
Patrón de mis miserias sigo el camino con mi yunta de mansos
Con mi yunta de mansos cincho al destino
Y amontono esperanzas, por eso vivo,
Gracias a Dios fue gratis haber nacido.
Y amontono esperanzas, paso la vida,
Sabiendo que mañana es otro día.
Patrón de mis miserias,
Sigo el camino, con mi yunta de nuncas cincho al destino
Patón de mis miserias, talón de suela
Mis miserias se quedan mis años vuelan.

Avec mon attelage de jamais

J'accumule les espoirs, je traverse la vie
Sachant que demain est un autre jour
Peu importe ceux qui étaient là ou ceux qui viendront
Les anciens ont eu leur temps, les nouveaux ont le leur
Ils ont d'autres aspirations qui sont les mêmes
Fondues dans le néant d'un mirage
Ils ont des idées arrêtées, ils ont des préjugés,
Ils ont des siècles de labeur et de misère derrière eux
Ils ont des yeux qui regardent, des cœurs qui ressentent
Et une dent ou deux qui dépassent encore
J'accumule les rêves, je traverse la vie, je me repose en travaillant
Comme une fatigue
Je suis maître de la misère, oiseau et branche et parfois
Je suis moi-même un tas de rien
D'autres fois, je suis un chien qui suit son maître
Et si j'ai une blessure, je ne fais que la lécher
Pour une raison que j'ignore, parfois j'aboie
Peut-être pour voir si j'existe et continuer à aboyer
Au final, j'ouvre la bouche et le son en sort
Et parfois, un autre chien aboie avec moi

J'ai appris à vieillir en chevauchant
Et j'ai traîné plus d'un conseil jusqu'aux étoiles
J'ai sorti tellement de crabes du marécage que maintenant
Même pour m'asseoir, je recule jusqu'au mur
J'accumule l'espoir, c'est pour ça que je vis,
Hé, grâce à Dieu, c'était gratuit de naître
Ce qui est sûr, c'est que je suis réel et c'est bien assez,
À trop analyser, on se brûle le cerveau
Et finalement, l'angoisse vous envahit la poitrine
Et du certain au doute, la distance s'agrandit
À force de douter de moi, j'ai vécu en saignant et...
Et à chaque coup dur, j'ai pensé jusqu'à quand
La réponse a éclaté, fière et muette
Et la mère indifférence m'a apporté son aide
Aide pour être seul, aide inerte
Mépris de la vie, dégoût de la mort
Nid de mauvaises pensées vivant dans l'ombre et à chaque soleil levant
La voir, la Grande Faucheuse
Être comme une barrière sans clôture
Avec des traces de pas qui me traversent le flanc
Grattoir pour tous ceux qui ont la gale,
Travailleur du lundi au lundi, tombe et oubli
Enfant sans père ni mère, fils reconnu
Fils pour donner son bras, orphelin pour le recevoir
Soldat de l'outil, toujours de garde
Je garde le jardin, je cueille la pastèque.
Et à chaque blessure que le travail inflige
Sa denture noire me mord l'âme
Patron de mes misères, talon de semelle,
Mes misères restent, mes années s'envolent.
Un jour, j'ai caressé un rêve et chanté mes peines
Avec des cordes arrachées à mes artères,
Mes doigts comme chevilles, ma poitrine comme caisse
Mon bras comme diapason, mes yeux, la pampa.
J'ai chanté, chanté et chanté à tue-tête
Ma foi et mes désirs, les oiseaux me regardaient comme étonnés
L'étoile scintillait et l'herbe levait ses doigts minuscules comme une bénédiction
Tout le monde souriait, tout le monde chantait
Les cordes de mon rêve, on me les a coupées
Patron de mes misères, je continue mon chemin avec mon attelage de chevaux dociles
Avec mon attelage de chevaux dociles, je ceinture le destin
Et j'accumule les espoirs, c'est pour ça que je vis,
Grâce à Dieu, c'était gratuit de naître.
Et j'accumule les espoirs, je traverse la vie,
Sachant que demain est un autre jour.
Patron de mes misères,
Je continue mon chemin, avec mon attelage de jamais je ceinture le destin
Patron de mes misères, talon de semelle
Mes misères restent, mes années s'envolent.