Текст и перевод песни Juliette Gréco ‎ - A La Mort De Juju

A La Mort De Juju

À la mort de Juju
Les copains sont venus
Tous en masse
Les filles de p'tite vertu
Tous les mecs inconnus
Des palaces

Moi aussi, j'étais là
Immobile et très lasse
Dans cette farce
Crachant sur l'au-delà
La belle mort que voilà
La garce!

Juju nous avait dit:
Que je meure un vendredi
Gras ou maigre
Ne bouffez pas de rôti
Chrysanthèmes ou d'hosties
Ni de vinaigre

Immolez quelques bœufs
Laissez craquez les œufs
En volaille
Et ne parlez plus à ceux
Qui retournent chez eux
Sans puer l'ail

Éclusez des gorgeons
À la santé de Platon
Mon cocker
Et ma grosse Jeanneton
À minuit, jouez-la donc
Au poker

Ainsi parla Juju
Qui est mort, qui l'eut cru?
De vieillesse
Après avoir tant bu
Tant brûlé et mordu
Sa jeunesse

Alors, on a sorti une caisse
D'Asti spumante
Des Xérès, des Chianti
Des bouteilles de pastis
Odorantes

Et les petites sont venues
Gorges rondes et pieds nus
Dans notre planque
On a trinqué et bu
On a gueulé: Juju
Tu nous manques!

Et puis, on s'est quittés
La ganache empâtée
Par l'alcool
Dehors, c'était l'été
Le long des rues bondées
De bagnoles

Je suis restée là
Immobile et très lasse
Dans cette farce
Crachant sur les lilas
La belle vie que voilà
La garce!

At the Death of Juju

At the death of Juju
The buddies came
All crowded
The girls of little virtue
All the unknown dudes
Of the palaces

Me too, I was there
Motionless and very tired
In this farce
Spitting on the afterlife
The beautiful death that here
The bitch!

Juju had told us:
May I die on a friday
Fat or skinny
Don't eat roast
Chrysanthemums or hosts
No vinegar

Sacrifice some oxen
Let the eggs crack
In poultry
And don't talk to those anymore
Who go back home
Without stinking like garlic

Flush out gullets
To the health of Plato
My cocker
And my big Jeanneton
At midnight, play it
In poker

Thus spoke Juju
Who's dead, who would have believed it?
Of old age
After having drunk so much
Burned and bitten so much
Her youth

Then, we pulled out a caisse
Of Asti spumante
Of Xérès, of Chianti
Of bottles of pastis
Fragrant

And the little ones came
Round throats and bare feet
In our hideout
We toasted and drunk
We yelled: Juju
We miss you!

And then, we left
The face stuffed
By alcohol
Outside, it was summer
Along the crowded streets
Of jalopies

I remained there
Motionless and very tired
In this farce
Spitting on the lilacs
The beautiful life that here
The bitch!