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Les canards en plastique
Die Plastikenten
Plus
rien
ne
bouge,
tous
les
curieux
retiennent
leur
respiration
Nichts
bewegt
sich
mehr,
alle
Schaulustigen
halten
den
Atem
an
Silence
de
mort
autour
du
stand,
c′est
Jacky
qui
tape
le
carton
Totenstille
um
den
Stand,
Jacky
schießt
die
Ziele
ab
Il
cligne
un
œil,
presse
la
détente,
et
il
explose
tous
les
ballons
Er
zwinkert,
drückt
ab
und
lässt
alle
Ballons
platzen
Avec
son
chapeau,
ses
santiags,
au
lunapark
c'est
l′attraction
Mit
Hut
und
Cowboystiefeln,
ist
er
die
Attraktion
des
Jahrmarkts
Il
les
entend
ceux
qui
rigolent,
mais
il
fait
même
plus
attention
Er
hört
die
Lachenden,
schenkt
ihnen
keine
Beachtung
mehr
Il
gagne
un
canard
en
plastique,
sous
des
bravos
de
compassion
Gewinnt
eine
Plastikente
unter
mitleidigem
Beifall
Et
puis
il
rentre
à
la
maison,
offrir
le
trophée
à
sa
mère
Er
geht
heim,
bringt
seiner
Mutter
die
Trophäe
Qui
est
si
fière
de
son
fiston,
le
portrait
craché
de
son
père
Sie
ist
stolz
auf
ihren
Sohn,
das
Ebenbild
des
Vaters
Parce
que
papa
il
aimait
les
bêtes,
il
avait
même
ramené
d'indo
Denn
Papa
liebte
Tiere,
brachte
sogar
welche
aus
Indochina
mit
Un
joli
couple
de
pengalis,
ils
sont
derrière
sur
la
photo
Ein
schönes
Pengali-Pärchen,
sie
sind
hinten
auf
dem
Foto
Jacky
il
aurait
bien
voulu,
lui
aussi,
rentrer
dans
l'armée
Jacky
wollte
auch
gern
zur
Armee
gehen
Courir
le
monde,
voir
du
pays,
faire
des
cartons
pour
de
vrai
Die
Welt
bereisen,
Länder
sehen,
echt
Schießen
üben
Mais
il
entend
rien
d′une
oreille
alors,
il
s′occupe
de
maman
Doch
ein
Ohr
hört
nichts,
er
kümmert
sich
also
um
Mama
Il
lui
ramène
des
peluches,
des
girafes,
des
éléphants
Er
bringt
ihr
Plüschtiere
mit,
Giraffen
und
Elefanten
Dans
l'salon
y′a
une
télé,
des
cendriers
en
céramique
Im
Wohnzimmer
steht
ein
Fernseher,
Keramikaschenbecher
Une
montagne
de
peluches,
et
des
canards
en
plastique
Ein
Berg
aus
Stofftieren
und
Plastikenten
Et
puis
le
soir,
quand
il
s'endort,
et
qu′il
entend
sa
pauv'
maman
Abends
beim
Einschlafen
hört
er
seine
arme
Mutter
Pleurer
de
l′autre
côté
du
mur,
il
se
demande
évidemment
Jenseits
der
Mauer
weinen,
er
fragt
sich
natürlich
Si
c'est
d'sa
faute
si
elle
est
Ob
es
seine
Schuld
ist,
dass
sie
Triste,
pourquoi
elle
est
plus
comme
avant
Traurig
ist,
warum
sie
nicht
mehr
wie
früher
ist
Il
met
les
mains
sur
ses
oreilles
Er
presst
die
Hände
auf
die
Ohren
Si
fort,
qu′il
l′entend
plus
vraiment
So
fest,
dass
er
sie
kaum
hört
Et
ça
lui
fait
tellement
mal,
si
mal,
qu'il
sent
plus
la
douleur
Es
tut
weh,
so
weh,
er
spürt
den
Schmerz
nicht
mehr
Il
voit
des
images
dans
sa
tête,
qu′il
comprend
pas,
qui
lui
font
peur
Bilder
vor
Augen,
unverständlich,
beängstigend
"Et
si
elle
venait
avec
moi,
demain,
comme
elle
serait
contente
"Wenn
sie
morgen
mitkäme,
so
froh
würde
sie
sein
J'lui
montrerais
le
stand
de
tir
demain,
comme
elle
serait
contente!"
Ich
zeigte
ihr
den
Schießstand
morgen,
so
froh
würde
sie
sein!"
Le
lendemain,
elle
est
jolie,
avec
sa
robe
de
couleur
Am
nächsten
Tag
ist
sie
hübsch
in
ihrem
bunten
Kleid
Elle
a
finit
par
bien
vouloir,
m′accompagner,
maintenant
j'ai
peur
Sie
willigte
ein
mitzukommen,
jetzt
plagt
mich
Angst
De
les
rater
tous
ses
ballons,
j′vais
lui
montrer
que
j'suis
gentil
Alle
Ziele
zu
verfehlen.
Ich
zeig
dir,
dass
ich
gut
bin
Pourquoi
ils
bougent
tant
ces
ballons,
c'est
pas
normal
Warum
bewegen
sich
die
Ballons
nur
so,
ist
nicht
normal
Et
puis
ce
bruit,
Dann
dieser
Lärm,
Que
d′habitude
j′entendais
pas,
Y'a
des
milliers
de
gens
autour
Nie
zuvor
gehört.
Tausend
Leute
ringsum
Ils
vont
faire
pleurer
ma
maman,
jpeux
pas
la
décevoir
le
jour
Sie
machen
Mutter
weinen,
darf
nicht
enttäuschen
am
Tag
Où
elle
est
venue
avec
moi
Als
sie
mitgekommen
ist
Alors
il
presse
la
détente,
un
peu
trop
vite,
un
peu
pour
elle
Er
drückt
ab,
zu
schnell,
ein
bisschen
für
sie
Un
peu
pour
calmer
son
attente
Ein
wenig
um
Erwartungen
zu
beruhigen
Plus
rien
ne
bouge,
tous
les
curieux,
retiennent
leur
respiration
Nichts
bewegt
sich
mehr,
alle
Schaulustigen
halten
den
Atem
an
Silence
de
mort
autour
du
stand,
il
a
manqué
tous
les
ballons
Totenstille
um
den
Stand,
er
verfehlte
alle
Ballons
Et
il
sait
bien
qu′c'est
pas
d′sa
faute
Er
weiß,
es
war
nicht
seine
Schuld
Qu'c′est
les
autres
qu'on
fait
du
bruit
Die
anderen
haben
Lärm
gemacht
Mais
il
est
tellement
triste
quand
il
la
voit
s'éloigner
sans
lui
Doch
als
sie
ohne
ihn
davongeht,
ist
er
so
traurig
Elle
va
pleurer
à
la
maison,
rien
ne
sera
plus
jamais
comme
avant
Sie
wird
zuhause
weinen,
nichts
wird
wie
zuvor
sein
Il
met
les
mains
sur
ses
oreilles,
Er
presst
die
Hände
auf
die
Ohren,
Si
fort,
qu′il
souffre
plus
vraiment
So
fest,
dass
er
kaum
noch
leidet
Et
ça
lui
fait
tellement
mal,
si
mal
qu′il
sent
plus
la
douleur
Es
tut
weh,
so
weh,
er
spürt
den
Schmerz
nicht
mehr
Il
voit
ces
images
dans
la
tête,
qui
lui
reviennent,
qui
lui
font
peur
Jene
Bilder
im
Kopf
kehren
zurück,
verängstigen
ihn
Alors
il
tourne
le
fusil,
vers
ceux
qu'on
fait
pleurer
sa
mère
Er
richtet
das
Gewehr
auf
die,
die
Mutter
weinen
ließen
Vers
ceux
qui
parlent
dans
son
dos,
pour
mettre
fin
à
son
calvaire
Auf
die,
die
hinterrücks
reden,
um
das
Leiden
zu
beenden
Et
il
ajuste
tous
ces
ballons,
qui
font
du
bruit,
Zielt
auf
diese
Ballons,
die
Lärm
machen,
Qui
pleurent,
qui
courent,
Die
weinen,
rennen,
Qui
tombent,
qui
geignent,
qui
rebondissent
Die
fallen,
jammern,
abprallen
Il
les
explose
tour
à
tour
Er
zerplatzt
sie
eins
nach
dem
andern
"Vous
voyez
bien
que
j′suis
l'meilleur,
"Seht
doch,
ich
bin
der
Beste,
J′suis
presque
aussi
bon
que
mon
père
Fast
so
gut
wie
mein
Vater
C'est
juste
pour
une
histoire
Nur
wegen
einer
Sache
D′oreille
que
j'suis
pas
allé
à
la
guerre!"
Mit
dem
Ohr
bin
ich
nicht
in
den
Krieg
gezogen!"
Et
puis
il
rentre
à
la
maison,
déçu
qu'elle
ait
pas
vu
la
suite
Dann
geht
er
heim,
enttäuscht
dass
sie
den
Rest
nicht
sah
Et
sur
la
montagne
de
peluche,
dépose
un
canard
en
plastique
Legt
eine
Plastikente
auf
den
Stofftierberg
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Авторы: Fred Rollat
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