Текст и перевод песни L - Les Hurleurs

Les Hurleurs

Depuis qu'pour moi le temps ne sait plus s'écouler
Et qu'il me fait exprès des mois comme des années
J'attends une heure précise, la même tous les jours
Celle des cris qui s'enlisent et lancent des cailloux

Les murs ont tout à coup, des lèvres immobiles
Et leurs baisers grésillent, on dirait des mots doux
Mais sans un brin d'azur, je n'comprends rien aux rimes
Au creux des commissures, les mots sont anonymes

À cette heure curieuse, parfois, pourtant, je rêve
J'profite des mots en pleurs, qui montent et puis qui crèvent
Ça monte et ça raccole, y'a pas de chef de corps
Pourtant même les pierres s'mettent à faire des prières

Dans la cacophonie des serments échangés
Les murmures se crient et j'les garde en secret
Pour après, pour que dure, ce que j'en imagine
Au creu de mes blessures, les mots sont synonymes

Quand les pierres susurrent, j'vous jure, j'vois des lueurs
Et même si c'est les murs qui me parlent d'ailleurs
Moi je change de décor, j'me fais même un pays
Où des nuits colorées maquilleraient mes regrets

Quand les baisers grésillent, j'oublie le bruit des grilles
J'écoute la rumeur, déclamée ses amours
Les lettres des hurleurs, mon coeur les passe au crible
Et j'oublie que mes murs ont des yeux invisibles

The Howlers

Since for me time no longer knows how to pass
And makes me days like years on purpose
I wait for a precise hour, the same every day
The one with cries that linger and throw stones

Suddenly, the walls have motionless lips
And their kisses crackle, like sweet talk
But without a touch of blue, I don't understand the rhymes
In the hollow of the corners of their mouths, the words are anonymous

At this curious hour, sometimes, however, I dream
I enjoy the crying words, that rise and then burst
It rises and collects, there's no leader
Yet even the stones begin to pray

In the cacophony of exchanged oaths
The murmurs cry out and I keep them secret
For later, so that what I imagine of it will last
In the hollow of my wounds, the words are synonyms

When the stones whisper, I swear, I see lights
And even if it's the walls that speak to me of elsewhere
I change scenery, I even make myself a country
Where colorful nights would mask my regrets

When the kisses crackle, I forget the noise of the grates
I listen to the rumor, declaiming its loves
My heart sifts through the letters of the howlers
And I forget that my walls have invisible eyes