Текст и перевод песни Marc Robine - Lucienne (2)

Lucienne (2)

En ce temps-là j'étais perdu
Dans les bars de la mer du Nord
Je jouais du banjo dans les rues
Le soir je traînais sur le port
J'avais des déchirures au coeur
Et des trous pleins mes pull-overs
Et j'avais besoin que l'on m'aime
Même si je ne l'ai jamais dit
J'avais tant besoin que l'on m'aime
Même si je ne l'ai jamais dit

Dans un bar borgne où je chantais
Elle buvait de la bière noire
Et les marins l'enveloppaient
Dans un corsage de regards
Elle n'était pas vraiment jolie
La vie avait usé sa vie
Mais elle savait dire "Je t'aime"
Comme on n'me l'avait jamais dit
Elle savait dire "Je t'aime"
Comme on n'me l'avait jamais dit

Elle travaillait sur le marché
Aux poissons, près de la criée
Les écailles grises dans ses cheveux
La vieillissaient encore un peu
Ses mains surtout avaient souffert
Craquées de rouge, veinées de vert
Des mains qui savaient dire "Je t'aime"
Comme on n'me l'avait jamais dit
Des mains qui savaient dire "Je t'aime"
Comme on n'me l'avait jamais dit

Elle avait tant d'années d'avance
Et j'aurais pu l'appeler maman
Ces choses-là n'ont pas d'importance
Tant qu'on ne reste pas vraiment
Mais elle avait tant peur du temps
Qu'elle changeait souvent d'amant
À tous, elle disait "Je t'aime"
Comme si elle n'l'avait jamais dit
À tous, elle disait "Je t'aime"
Comme si elle n'l'avait jamais dit

Elle a tenté de m'expliquer
Mais j'étais trop jeune pour comprendre
Comme un enfant qui s'est vexé
Je me suis enfui sans lui rendre
Ces mots en forme de bonheur
Qu'elle m'avait mis dans le coeur
J'aurais voulu lui dire "Je t'aime"
Mais on n'm'avait jamais appris
J'aurais voulu lui dire "Je t'aime"
Et c'est à vous que je le dis

Lucienne (2)

In those days I was lost
In the bars of the North Sea
I played banjo in the streets
At night I hung out at the port
I had heart breaks
And holes in my sweaters
And I needed to be loved
Even if I never said it
I needed so much to be loved
Even if I never said it

In a one-eyed bar where I sang
She drank dark beer
And the sailors wrapped her
In a bodice of looks
She wasn't really pretty
Life had worn her life out
But she could say "I love you"
Like they had never told me
She could say "I love you"
Like they had never told me

She worked at the market
In fish, near the auction
Gray scales in her hair
Aged her a little more
Her hands in particular had suffered
Cracked with red, veined with green
Hands that could say "I love you"
Like they had never told me
Hands that could say "I love you"
Like they had never told me

She had so many years ahead
And I could have called her mom
Such things don't matter
As long as we don't really stay
But she was so afraid of time
That she often changed lovers
To all, she said "I love you"
As if she had never said it
To all, she said "I love you"
As if she had never said it

She tried to explain to me
But I was too young to understand
Like a child who got upset
I ran away without giving it back
Those words in the form of happiness
That she had put in my heart
I wanted to say "I love you"
But I had never been taught
I wanted to tell him "I love you"
And it is to you that I say it