Текст и перевод песни Marc Robine - Si l'on gardait

Si l'on gardait

Si l'on gardait, depuis des temps, des temps
Si l'on gardait, souples et odorants
Tous les cheveux des femmes qui sont mortes
Tous les cheveux blonds, tous les cheveux blancs
Crinières de nuit, toisons de safran
Et les cheveux couleur de feuille morte

Si on les gardait depuis bien longtemps
Noués bout à bout, pour tisser les voiles
Qui vont sur la mer
Il y aurait tant et tant sur la mer
Tant de cheveux roux, tant de cheveux clairs
Et tant de cheveux de nuit sans étoiles
Il y aurait tant de soyeuses voiles

Luisant au soleil, bombant sous le vent
Que les oiseaux gris, qui vont sur la mer
Que ces grands oiseaux sentiraient souvent
Se poser sur eux les baisers partis
De tous ces cheveux
Baisers qu'on sema sur tous ces cheveux
Et puis en allés parmi le grand vent
Parmi le grand vent

Si l'on gardait, depuis des temps, des temps
Si l'on gardait, souples et odorants
Tous les cheveux des femmes qui sont mortes
Tous les cheveux blonds, tous les cheveux blancs
Crinières de nuit, toisons de safran
Et les cheveux couleur de feuille morte

Si on les gardait depuis bien longtemps
Noués bout à bout, pour tordre des cordes
Afin d'attacher à de gros anneaux
Tous les prisonniers et qu'on leur permît
De se promener au bout de leur corde

Les liens des cheveux seraient longs, si longs
Qu'en les déroulant du seuil des prisons
Tous les prisonniers, tous les prisonniers
Pourraient s'en aller jusqu'à leur maison
Jusqu'à leur maison

Si l'on gardait, depuis des temps, des temps
Si l'on gardait, souples et odorants
Tous les cheveux des femmes qui sont mortes
Tous les cheveux blonds, tous les cheveux blancs

Les liens des cheveux seraient longs, si longs
Qu'en les déroulant du seuil des prisons
Tous les prisonniers, tous les prisonniers
Pourraient s'en aller jusqu'à leur maison
Jusqu'à leur maison

If We Could Keep

If we could keep, since ages and ages,
If we could keep, supple and fragrant,
All the hair of the women who have died,
All the blond hair, all the white hair,
Night manes, saffron fleeces,
And the hair the color of dead leaves,

If we could keep it for a long, long time,
Knotted end to end, to weave the sails
That go to sea,
There would be so many on the sea
So much red hair, so much light hair
And so much hair of starless night
There would be so many silky sails

Gleaming in the sun, bulging in the wind,
That the gray birds, who go to sea,
These great birds would often feel
Landing on them the kisses left
On all this hair
Kisses that were sown on all this hair,
And then carried away in the great wind
In the great wind,

If we could keep, since ages and ages,
If we could keep, supple and fragrant,
All the hair of the women who have died,
All the blond hair, all the white hair,
Night manes, saffron fleeces,
And the hair the color of dead leaves,

If we could keep it for a long, long time,
Knotted end to end, to twist ropes
To tie to large rings,
And let all the prisoners
Walk around on the end of their ropes,

The bonds of hair would be long, so long,
That by unwinding from the prison threshold,
All the prisoners, all the prisoners,
Could go home,
To their home,

If we could keep, since ages and ages,
If we could keep, supple and fragrant,
All the hair of the women who have died,
All the blond hair, all the white hair,

The bonds of hair would be long, so long,
That by unwinding from the prison threshold,
All the prisoners, all the prisoners,
Could go home,
To their home,