Текст и перевод песни Mercedes Sosa - Defensa de Violeta

Defensa de Violeta

Dulce vecina de la verde selva
Huésped eterno del abril florido
Grande enemiga de la zarzamora
Violeta Parra.
Jardinera
... locera
... costurera
Bailarina del agua transparente
Árbol lleno de pájaros cantores
Violeta Parra.
Has recorrido toda la comarca
Desenterrando cántaros de greda
Y liberando pájaros cautivos
Entre las ramas.
Preocupada siempre de los otros
Cuando no del sobrino
... de la tía
Cuándo vas a acordarte de ti misma
Viola piadosa.
Tu dolor es un círculo infinito
Que no comienza ni termina nunca
Pero tú te sobrepones a todo
Viola admirable.
Cuando se trata de bailar la cueca
De tu guitarra no se libra nadie
Hasta los muertos salen a bailar
Cueca valseada.
Cueca de la Batalla de Maipú
Cueca del Hundimiento del Angamos
Cueca del Terremoto de Chillán
Todas las cosas.
Ni bandurria
... ni tenca
... ni zorzal
Ni codorniza libre ni cautiva
Tú
Solamente tú
... tres veces tú
... Ave del paraíso terrenal.
Charagüilla gaviota de agua dulce
Todos los adjetivos se hacen pocos
Todos los sustantivos se hacen pocos
Para nombrarte.
Poesía
... pintura
... agricultura
Todo lo haces a las mil maravillas
Sin el menor esfuerzo
Como quien se bebe una copa de vino.
Pero los secretarios no te quieren
Y te cierran la puerta de tu casa
Y te declaran la guerra a muerte
Viola doliente.
Porque tú no te vistes de payaso
Porque tú no te compras ni te vendes
Porque hablas la lengua de la tierra
Viola chilensis.
¡Porque tú los aclaras en el acto!
Cómo van a quererte
... me pregunto
Cuando son unos tristes funcionarios
Grises como las piedras del desierto
¿No te parece?
En cambio tú
... Violeta de los Andes
Flor de la cordillera de la costa
Eres un manantial inagotable
De vida humana.
Tu corazón se abre cuando quiere
Tu voluntad se cierra cuando quiere
Y tu salud navega cuando quiere
Aguas arriba!
Basta que tú los llames por sus nombres
Para que los colores y las formas
Se levanten y anden como Lázaro
En cuerpo y alma.
¡Nadie puede quejarse cuando tú
Cantas a media voz o cuando gritas
Como si te estuvieran degollando
Viola volcánica!
Lo que tiene que hacer el auditor
Es guardar un silencio religioso
Porque tu canto sabe adónde va
Perfectamente.
Rayos son los que salen de tu voz
Hacia los cuatro puntos cardinales
Vendimiadora ardiente de ojos negros
Violeta Parra.
Se te acusa de esto y de lo otro
Yo te conozco y digo quién eres
¡Oh corderillo disfrazado de lobo!
Violeta Parra.
Yo te conozco bien
... hermana vieja
Norte y sur del país atormentado
Valparaíso hundido para arriba
¡Isla de Pascua!
Sacristana cuyaca de Andacollo
Tejedora a palillo y a bolillo
Arregladora vieja de angelitos
BVioleta Parra.
Los veteranos del Setentaynueve
Lloran cuando te oyen sollozar
En el abismo de la noche oscura
¡Lámpara a sangre!
Cocinera
... niñera
... lavandera
Niña de mano
... todos los oficios
Todos los arreboles del crepúsculo
Viola funebris.
Yo no sé qué decir en esta hora
La cabeza me da vueltas y vueltas
Como si hubiera bebido cicuta
Hermana mía.
Dónde voy a encontrar otra Violeta
Aunque recorra campos y ciudades
O me quede sentado en el jardín
Como un inválido.
Para verte mejor cierro los ojos
Y retrocedo a los días felices
¿Sabes lo que estoy viendo?
Tu delantal estampado de maqui.
Tu delantal estampado de maqui
¡Río Cautín!
... ¡Lautaro!
... ¡Villa Alegre!
¡Año mil novecientos veintisiete
Violeta Parra!
Pero yo no confío en las palabras
¿Por qué no te levantas de la tumba
A cantar
... a bailar
... a navegar
En tu guitarra?
Cántame una canción inolvidable
Una canción que no termine nunca
Una canción no más
... una canción
Es lo que pido.
Qué te cuesta mujer árbol florido
Álzate en cuerpo y alma del sepulcro
Y haz estallar las piedras con tu voz
Violeta Parra
Esto es lo que quería decirte
Continúa tejiendo tus alambres
Tus ponchos araucanos
Tus cantaritos de Quinchamalí
Continúa puliendo noche y día
Tus toromiros de madera sagrada
Sin aflicción
... sin lágrimas inútiles
O si quieres con lágrimas ardientes
Y recuerda que eres
Un corderillo disfrazado de lobo.

Défense de Violeta

Douce voisine de la forêt verdoyante
Hôte éternel du mois d'avril en fleurs
Grande ennemie de la mûre sauvage
Violeta Parra.
Jardinière
... potière
... couturière
Danseuse de l'eau transparente
Arbre rempli d'oiseaux chanteurs
Violeta Parra.
Tu as parcouru toute la région
Déterrant des cruches d'argile
Et libérant des oiseaux captifs
Parmi les branches.
Toujours préoccupée par les autres
Quand ce n'est pas le neveu
... la tante
Quand vas-tu penser à toi-même
Violette pieuse.
Ta douleur est un cercle infini
Qui ne commence ni ne finit jamais
Mais tu surmontes tout
Violette admirable.
Quand il s'agit de danser la cueca
Personne n'échappe à ta guitare
Même les morts se mettent à danser
Cueca valseée.
Cueca de la Bataille de Maipú
Cueca du Naufrage de l'Angamos
Cueca du Tremblement de terre de Chillán
Toutes les choses.
Ni mandoline
... ni tanche
... ni grive
Ni caille libre ni captive
Toi
Seulement toi
... trois fois toi
... Oiseau du paradis terrestre.
Petite chanson de mouette d'eau douce
Tous les adjectifs ne suffisent pas
Tous les substantifs ne suffisent pas
Pour te nommer.
Poésie
... peinture
... agriculture
Tu fais tout à merveille
Sans le moindre effort
Comme si tu buvais un verre de vin.
Mais les secrétaires ne t'aiment pas
Et ils te ferment la porte de ta maison
Et te déclarent la guerre à mort
Violette douloureuse.
Parce que tu ne t'habilles pas en clown
Parce que tu ne t'achètes ni ne te vends
Parce que tu parles la langue de la terre
Violette chilienne.
Parce que tu les démasques sur le champ !
Comment pourraient-ils t'aimer
... je me le demande
Alors que ce sont de tristes fonctionnaires
Gris comme les pierres du désert
Tu ne trouves pas ?
Alors que toi
... Violette des Andes
Fleur de la cordillère de la côte
Tu es une source intarissable
De vie humaine.
Ton cœur s'ouvre quand il le veut
Ta volonté se ferme quand elle le veut
Et ta santé navigue quand elle le veut
Contre vents et marées !
Il suffit que tu les appelles par leurs noms
Pour que les couleurs et les formes
Se lèvent et marchent comme Lazare
Corps et âme.
Personne ne peut se plaindre quand tu
Chantes à mi-voix ou quand tu cries
Comme si on te coupait la gorge
Violette volcanique !
Ce que l'auditeur doit faire
C'est garder un silence religieux
Parce que ton chant sait où il va
Parfaitement.
Ce sont des éclairs qui sortent de ta voix
Vers les quatre points cardinaux
Vendangeuse ardente aux yeux noirs
Violeta Parra.
On t'accuse de ceci et de cela
Je te connais et je dis qui tu es
Ô petit agneau déguisé en loup !
Violeta Parra.
Je te connais bien
... vieille sœur
Nord et sud du pays tourmenté
Valparaíso englouti vers le haut
Île de Pâques !
Sacristaine quechua d'Andacollo
Tisseuse à l'aiguille et au fuseau
Vieille réparatrice d'angelots
Violeta Parra.
Les vétérans de Soixante-dix-neuf
Pleurent quand ils t'entendent sangloter
Au fond de la nuit noire
Lampe de sang !
Cuisinière
... nourrice
... blanchisseuse
Bonne à tout faire
... tous les métiers
Tous les crépuscules flamboyants
Violette funèbre.
Je ne sais que dire en cette heure
Ma tête tourne et retourne
Comme si j'avais bu de la ciguë
Ma sœur.
Où vais-je trouver une autre Violeta
Même si je parcours champs et villes
Ou si je reste assis dans le jardin
Comme un infirme.
Pour mieux te voir, je ferme les yeux
Et je retourne aux jours heureux
Tu sais ce que je vois ?
Ton tablier imprimé de baies de maqui.
Ton tablier imprimé de baies de maqui
Fleuve Cautín !
... Lautaro !
... Villa Alegre !
Année mil neuf cent vingt-sept
Violeta Parra !
Mais je ne fais pas confiance aux mots
Pourquoi ne te lèves-tu pas de la tombe
Pour chanter
... pour danser
... pour naviguer
Sur ta guitare ?
Chante-moi une chanson inoubliable
Une chanson qui ne finisse jamais
Une chanson seulement
... une chanson
C'est tout ce que je demande.
Qu'est-ce que ça te coûte, femme arbre en fleurs
Relève-toi corps et âme du tombeau
Et fais exploser les pierres de ta voix
Violeta Parra
Voilà ce que je voulais te dire
Continue à tisser tes fils de fer
Tes ponchos araucans
Tes pots de Quinchamalí
Continue à polir nuit et jour
Tes toromiros de bois sacré
Sans affliction
... sans larmes inutiles
Ou si tu veux avec des larmes ardentes
Et souviens-toi que tu es
Un agneau déguisé en loup.