Текст и перевод песни Mino - Si je suis fou

Si je suis fou

A 20 ans, il a peur
A 30 ans, il a peur
A 40, à 50
Et ils se noient dans les pleurs
La peur de faire la gueule
La peur de sourire
D'un côté, la peur de vivre
De l'autre, la peur de mourir
Vivre dans ce monde
Est pour eux insupportable
S'en sortir avec les honneurs
Est devenu insurmontable
Et puis, le soir à table
C'est la potence à 20 h
Ca viole, ça tue
Ca vole en bas de ta rue
La misère se rapproche
La haine frappe à ta porte
Tellement peur de tout
Voilà qu'on tremble
Peur de la montée
Et tellement peur de la descente
Peur d'la vérité
Qu'on préfère qu'ils nous mentent
On sait de quoi ils sont capables
Et peur de savoir ce qu'ils veulent
La peur de vivre en couple
La peur de finir seul
J'te parle de toi
De moi, de lui, de nous
Raconte de vive voix
Comment parfois nos cœurs se nouent
La peur de perdre son temps
Son argent et son emploi
La peur de perdre sa femme
Ses enfants et puis son toit
De perdre la figure
Et peur de perdre son amour-propre
Peur de perdre pas grand-chose
Parce qu'on n'a pas grand-chose
La peur d'être touché
En pleine intimité
A force de vivre couché
On en perd sa dignité
Et c'est toujours la même peur
Incisive, acérée
Et à force d'avoir peur
On finit par accepter
Accepter que par le monde
Des enfants soient maltraités
Que les cartons de nos télés
Soient les lits des délaissés
Accepter que dans les livres
Ils trafiquent notre histoire
C'est leur fonctionnement
Leur mode opératoire
Les maladies qu'ils élaborent
Dans leurs laboratoires
Les puces dans les passeports
Et les vaccins obligatoires
Et quand l'or noir est en jeu
Le G8 joue les arbitres
Et les semblants de présidents
Qu'ils mettent au pouvoir en Afrique
Accepter de vivre
Complètement robotisés
Que même l'indépendance
Soit colonisée
Accepter de survivre
Dettes sur dettes
Et les murs
Qui s'érigent dans nos têtes
C'est nos souffrances que l'on bâillonne
Les libertés se privatisent
L'indifférence qui rayonne
Avec elle rien ne rivalise
Et si c'est ça être normal
Vivre toujours pressés
Sous antidépresseurs
Stressés par l'oppresseur
C'est ça être normal
Moi, j'préfère ma folie
Si c'est ça être normal
Vivre à l'agonie
Alors c'est ça hein
Un quotidien d'alcoolique
Redeviens animal
Et fume pour supporter la vie
Mon état est stationnaire
Mon amour irrationnel
Ma folie est passagère
De moins en moins occasionnelle
Un œil sur le monde
Un autre vers le ciel
Mais elle n'est pas préméditée
Mon écriture est passionnelle
Ils vous diront que je suis fou
Que j'crache sur la thune
Que j'vais finir sous les ponts
Entre la mer et l'amertume
Ils vous diront que je suis fou
Qu'ils connaissent mes lacunes
Que je n'traîne que dans la rue
Que j'ai niqué mes études
Ils vous diront que je suis fou
Que j'regarde que la pub
Que j'vais finir comme un loup
Rongé par la solitude
Et laissez-moi devenir fou
Je marche sous la lune
L'écriture est un combat
Moi j'y ai laissé des plumes
Et si j'avance, suivez-moi
Si j'recule, tuez-moi
Si je meurs, vengez-moi
Si je suis fou, enfermez-moi
Si je suis fou, arrêtez-moi
Parce que je ne m'arrêterai pas
J'ai p'têt perdu la tête
Mais je n'ai pas perdu la foi
Ce soir, devant la barre
Pas besoin de témoins
Je n'descends pas du singe
Moi, j'descends de chez-moi
Et je ne suis qu'un homme
Lancé en pleine course
Si je suis fou
Alors nous le sommes tous
Alors nous le sommes tous

Ils racontent que je suis fou
Que j'ferais mieux d'me taire
Que je ne sais pas tout
Que rien n'pourrait me satisfaire
Que dehors c'est l'été
Mais je vois bien que c'est l'hiver
Que la terre tourne à l'envers
A l'endroit, à l'enfer
Ils racontent que je suis fou
Que j'ferais mieux d'me taire
Que je ne sais pas tout
Que rien n'pourrait me satisfaire
Que dehors c'est l'été
Mais je vois bien que c'est l'hiver
Toute façon c'est comme ça
Que je ne pourrai rien y faire

If I'm Crazy

At 20, they're scared
At 30, they're scared
At 40, at 50
And they drown in tears
Fear of frowning
Fear of smiling
On one hand, the fear of living
On the other, the fear of dying
Living in this world
Is unbearable for them
Getting by with honors
Has become insurmountable
And then, in the evening at the table
It's the gallows at 8 pm
They rape, they kill
They steal down your street
Misery is getting closer
Hate knocks on your door
So much fear of everything
That we tremble
Fear of the climb
And so much fear of the descent
Fear of the truth
So we prefer that they lie to us
We know what they're capable of
And fear of knowing what they want
The fear of living as a couple
The fear of ending up alone
I'm talking about you
About me, about him, about us
Tell me out loud
How sometimes our hearts tie up in knots
The fear of wasting time
Money and job
The fear of losing your wife
Your children and then your home
Of losing face
And fear of losing your self-respect
Fear of losing not much
Because we don't have much
The fear of being touched
In full intimacy
By dint of living lying down
We lose our dignity
And it's always the same fear
Incisive, sharp
And by dint of being afraid
We end up accepting
Accepting that by the world
Children are mistreated
That the boxes of our TVs
Are the beds of the abandoned
Accepting that in the books
They traffic our history
It's their way of operating
Their modus operandi
The diseases they develop
In their laboratories
The chips in passports
And mandatory vaccines
And when black gold is at stake
The G8 plays the referees
And the semblant presidents
That they put in power in Africa
Accepting to live
Completely robotized
That even independence
Is colonized
Accepting to survive
Debts on debts
And the walls
That are erected in our heads
It's our sufferings that are gagged
Freedoms are privatized
The indifference that radiates
Nothing rivals it
And if that's what it means to be normal
Always living in a hurry
Under antidepressants
Stressed by the oppressor
That's what it means to be normal
Me, I prefer my madness
If that's what it means to be normal
Living in agony
So that's it, huh
An alcoholic's daily life
Become an animal again
And smoke to endure life
My condition is stationary
My love is irrational
My madness is temporary
Less and less occasional
One eye on the world
Another towards the sky
But it's not premeditated
My writing is passionate
They will tell you that I'm crazy
That I spit on money
That I'm going to end up under the bridges
Between the sea and bitterness
They will tell you that I'm crazy
That they know my shortcomings
That I only hang out in the street
That I fucked up my studies
They will tell you that I'm crazy
That I only watch the ads
That I'm going to end up like a wolf
Consumed by loneliness
And let me go crazy
I walk under the moon
Writing is a fight
I left some feathers there
And if I move forward, follow me
If I step back, kill me
If I die, avenge me
If I'm crazy, lock me up
If I'm crazy, stop me
Because I won't stop
I may have lost my mind
But I haven't lost faith
Tonight, in front of the bar
No need for witnesses
I don't descend from monkeys
Me, I descend from my home
And I'm just a man
Launched in full race
If I'm crazy
Then we all are
Then we all are

They say I'm crazy
That I'd better shut up
That I don't know everything
That nothing could satisfy me
That it's summer outside
But I can see that it's winter
That the earth turns upside down
Right side up, to hell
They say I'm crazy
That I'd better shut up
That I don't know everything
That nothing could satisfy me
That it's summer outside
But I can see that it's winter
Anyway, that's how it is
That I won't be able to do anything about it