Текст и перевод песни Miroslav Škoro - Mata

Mata

Mata je rođen jedne nedilje
Četrdeset neke godine
Otac nije za njega ni znao
S križnog puta kad se vratio

Živili tako skromno, al' ponosno
U selu malom, pitomom, slavonskom
Seoske babe nisu ga volile
Kad krene šorom navuku firange

A ja, k'o da ga vidim još i sad
U kas vraća konje s pojila
Selo priča, Matu ne briga
Samo konje brže potjera

Onda je došla devedeseta
Otac reče sad il' nikada
I Mata krenu k'o iz nekog sna
Bez igdi išta, al' srca velika

Te su mu zime brata ubili
Spalili selo, konje odveli
Oca su našli nakon mjesec, dva
Slomila ga tuga velika

A ja, k'o da ga vidim još i sad
U kas vraća konje s pojila
Selo priča, Matu ne briga
Samo konje brže potjera
Ajde!

Bio sam s Matom prošle nedilje
Kod crkve, poslije mise jutarnje
Uz njega sin mu i djeca bratova
Pa di si Mata, kako je, pitam ga

Veli mi sve će biti k'o ranije
Opet će selo okitit' kapije
Sve ćemo vratit', al' jedno nikad ne
Uspomene što su nam nestale

A ja, k'o da ga vidim još i sad
U kas vraća konje s pojila
Selo priča, Matu ne briga
Samo konje još brže potjera

Selo priča, Matu ne briga
Samo konje, ajde!

Mata

Mata est né un dimanche
Dans les années quarante environ
Son père ne savait même pas qu'il existait
Quand il est revenu du chemin de croix

Ils vivaient modestement mais fièrement
Dans un petit village, paisible, en Slavonie
Les vieilles du village ne l'aimaient pas
Quand il passait, elles tiraient les rideaux

Et moi, je crois que je le vois encore
Il ramène les chevaux abreuvés
Le village parle, Mata ne s'en soucie pas
Il pique des pointes à ses chevaux

Puis les années quatre-vingt-dix sont arrivées
Son père lui a dit maintenant ou jamais
Et Mata est parti comme dans un rêve
Sans rien, mais avec un grand cœur

Ces hivers-là, on lui a tué son frère
On a brûlé le village, on lui a pris ses chevaux
On a retrouvé son père un ou deux mois plus tard
Le chagrin l'avait brisé

Et moi, je crois que je le vois encore
Il ramène les chevaux abreuvés
Le village parle, Mata ne s'en soucie pas
Il pique des pointes à ses chevaux
Allez !

J'étais avec Mata dimanche dernier
Près de l'église, après la messe du matin
Avec lui son fils et les enfants de son frère
Alors Mata, comment ça va, je lui demande

Il me dit que tout va rentrer dans l'ordre
Le village va retrouver ses couleurs
On va tout récupérer, sauf une chose
Les souvenirs qui se sont envolés

Et moi, je crois que je le vois encore
Il ramène les chevaux abreuvés
Le village parle, Mata ne s'en soucie pas
Il pique des pointes à ses chevaux

Le village parle, Mata ne s'en soucie pas
Ses chevaux, allez !