Текст и перевод песни Serge Reggiani - Ivre

Ivre

Ivre
Du mal de vivre
En équilibre
Entre deux rives,
Deux tentations
L′une
Où je m'allume
Et me consume
L′autre où j'assume
La dérision...

Ivre
De fleurs, de livres,
De pleurs, de givre,
De pures plaintes,
D'absurde absinthe,
De vin de messe
De vin païen.
Tomber par terre et comme un oiseau ivre,
Voler, revivre émerveillé,
Dans l′air plus libre,
Dans l′innocence réveillée,
La joie furtive
D'avoir volé au temps, dictateur infini,
Un peu d′oubli...

Ivre
De ces dérives
Qui me délivrent,
Qui me dérident
Et me défont
Ivre
Jusqu'au vertige,
L′avant suicide
Le plus splendide,
Le plus profond.
Ivre,
Le cœur liquide
La tête vide
Mais pour mieux faire
Bondir la terre
Après l'ivresse
Comme un ballon
Être cassé, KO et me survivre
Me décupler dans ce décor
Sans récidive,
Prison provisoire de mon corps
Et que s′écrive
En lettres saoules, en pleurs d'alcool que j'ai toujours
Un manqu′d′amour

Ivre
Quoi qu'il arrive,
J′ai soif de vivre,
Entre deux rives,
Deux dérisions...

Drunk

Drunk
From the pain of life
In balance
Between two banks,
Two temptations
The one
Where I ignite
And consume myself
The other where I assume
The mockery...

Drunk
Of flowers, books,
Of tears, of frost,
Of pure complaints,
Of absurd absinthe,
Of mass wine
Of pagan wine.
To fall to the ground and, like a drunken bird,
To fly, to live again in wonder,
In the freer air,
In the awakened innocence,
The elusive joy
Of having flown from time, the infinite dictator,
A little oblivion...

Drunk
From these drifts
That deliver me,
That cheer me up
And undo me
Drunk
To the point of vertigo,
The suicide
The most splendid,
The deepest.
Drunk,
The heart is liquid
The head is empty
But to better
Surpass the earth
After drunkenness
Like a balloon
To be broken, KOed and to survive me
To outdo myself in this set
Without recurrence,
Provisional prison of my body
And that could be written
In drunken letters, in tears of alcohol that I always have
A lack of love

Drunk
Whatever happens,
I thirst for life,
Between two banks,
Two derisions...