Текст и перевод песни Serge Reggiani - Je voudrais pas crever

Je voudrais pas crever

Je voudrais pas crever
Avant d′avoir connu
Les chiens noirs du Mexique
Qui dorment sans rêver
Les singes à cul nu
Dévoreurs de tropiques
Les araignées d'argent
Au nid truffé de bulles
Je voudrais pas crever
Sans savoir si la lune
Sous son faux air de thune
A un côté pointu
Si le soleil est froid
Si les quatre saisons
Ne sont vraiment que quatre
Sans avoir essayé
De porter une robe
Sur les grands boulevards
Sans avoir regardé
Dans un regard d′égout
Sans avoir mis mon zobe
Dans des coinstots bizarres
Je voudrais pas finir
Sans connaître la lèpre
Ou les sept maladies
Qu'on attrappe là-bas
Le bon ni le mauvais
Ne me feraient de peine
Si si si je savais
Que j'en aurai l′étrenne
Et il y a z aussi
Tout ce que je connais
Tout ce que j′apprécie
Que je sais qui me plaît
Le fond vert de la mer
Où valsent les brins d'algue
Sur le sable ondulé
L′herbe grillée de juin
La terre qui craquelle
L'odeur des conifères
Et les baisers de celle
Que ceci que cela
La belle que voilà
Mon Ourson, l′Ursula
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir usé
Sa bouche avec ma bouche
Son corps avec mes mains
Le reste avec mes yeux
J′en dis pas plus faut bien
Rester révérencieux
Je voudrais pas mourir
Sans qu'on ait inventé
Les roses éternelles
La journée de deux heures
La mer à la montagne
La montagne à la mer
La fin de la douleur
Les journaux en couleurs
Tous les enfants contents
Et tant de trucs encore
Qui dorment dans les crânes
Des géniaux ingénieurs
Des jardiniers joviaux
Des soucieux socialistes
Des urbains urbanistes
Et des pensifs penseurs
Tant de choses à voir
A voir et à z-entendre
Tant de temps à attendre
A chercher dans le noir

Et moi je vois la fin
Qui grouille et qui s'amène
Avec sa gueule moche
Et qui m′ouvre ses bras
De grenouille bancroche

Je voudrais pas crever
Non monsieur non madame
Avant d′avoir tâté
Le goût qui me tourmente
Le goût qui est le plus fort
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir goûté
La saveur de la mort.

I Don't Want to Croak

I don't want to croak
Before I've known
The black dogs of Mexico
That sleep without dreaming
The bare-assed monkeys
Devourers of the tropics
The silver spiders
In their bubble-filled nests
I don't want to croak
Without knowing if the moon
Beneath its false air of money
Has a pointed side
If the sun is cold
If the four seasons
Are really only four
Without having tried
To wear a dress
On the grand boulevards
Without having looked
Into the eyes of a sewer
Without having put my schnoz
In bizarre little corners
I don't want to end
Without knowing leprosy
Or the seven diseases
That you catch down there
Neither good nor bad
Would cause me pain
If if if I knew
That I would have the first go at it
And there's also
Everything I know
Everything I appreciate
That I know I like
The green depths of the sea
Where strands of seaweed waltz
On the undulating sand
The scorched grass of June
The cracking earth
The smell of conifers
And the kisses of the one
This one or that one
The beauty right here
My Teddy Bear, Ursula
I don't want to croak
Before I've worn out
Her mouth with my mouth
Her body with my hands
The rest with my eyes
I won't say more, you have to
Remain reverent
I don't want to die
Without them having invented
Eternal roses
The two-hour day
The sea at the mountain
The mountain at the sea
The end of pain
Newspapers in color
All the children happy
And so many other things
That sleep in the skulls
Of brilliant engineers
Jovial gardeners
Concerned socialists
Urban planners
And pensive thinkers
So many things to see
To see and to hear
So much time to wait
To search in the dark

And I see the end
That swarms and approaches
With its ugly mug
And opens its arms to me
Like a clumsy frog

I don't want to croak
No sir, no madam
Before I've tasted
The taste that torments me
The taste that is the strongest
I don't want to croak
Before I've tasted
The flavor of death.