Текст и перевод песни Serge Utge-Royo - A Jean Baptiste Clément

A Jean Baptiste Clément

À Jean-Baptiste Clément
Paroles Clovis Hugues
Musique Serge Utgé Royo
Ne crains pas de moi, mon rêveur, mon frère
Un de ces adieux longtemps préparé
Où l′aube en baignant son front de lumière
Fait claquer au vent des rythmes sacrés
Je veux simplement et doucement dire
À ton pauvre corps couché dans les fleurs
L'adieu qui sanglote avec un sourire
L′adieu qui sourit en versant des pleurs
L'ombre où tu descends te sera moins noire
L'aube argentera ton lit de gazon
Et ce sera comme un rêve de gloire
Que j′aurais écrit en verte chanson
Or ce sera bien ton rêve et le notre
En ce jour exquis rose et printanier
Car si tu fus grand et beau comme apôtre
Tu fus doux et bon comme chansonnier
Tu rêvais le bien, la vertu civique
L′art épanoui, les hommes égaux
Et qu'on batailla pour la République
Avec des lilas au bout des flingots
Tu rêvais la paix, les peuples en fête
Les glaives brisés, le réveil des droits
Et qu′on prit aussi la taille à Lisette
Quand on avait pris leurs sceptres aux rois
La prison laissait ta jeune pensée
Libre de railler ces pâles bourreaux
Pourvu qu'une fleur tiède de rosée
Eut le temps d′éclore entre les barreaux
Tu crias debout debout prolétaires
Pas de maitres ici, pas de Dieu là-haut
Tu semas ton grain dans toutes les terres
Tu battis ton verbe quand il était chaud
Maintenant tu dors du sommeil sans rêve
Loin des vastes bruits qu'on jette aux échos
Mais rassurons-nous, ta moisson se lève
Dans le rouge éclat des coquelicots
Le livre à l′enfant, le droit pour la femme
Plus d'être courbée sous les cieux du charme
Nous détrônerons de leur socle infâme
Les bardes félons qui chantaient César
Nous verrons crouler la dernière idole
Du défi humain tombant sous la faux
Nous brétaillerons des bancs pour l'école
Dans l′horrible bois des vieux échafauds
Les flots chanteront au souffle des brises
Le dogme fondra comme un vain brouillard
Et quand reviendra le temps des cerises
Chaque oiseau du ciel en aura sa part
Et quand reviendra le temps des cerises
Chaque oiseau du ciel en aura sa part

To Jean Baptiste Clément

To Jean-Baptiste Clément
Lyrics by Clovis Hugues
Music by Serge Utgé Royo
Fear not from me, my dreamer, my brother,
One of those farewells long prepared,
Where dawn, bathing your brow in light,
Makes sacred rhythms crackle in the wind.
I simply and gently want to say
To your poor body lying in flowers,
The farewell that sobs with a smile,
The farewell that smiles while shedding tears.
The shadow where you descend will be less dark,
Dawn will silver your grassy bed,
And it will be like a dream of glory
That I would have written in a green song.
Now, it will truly be your dream and ours,
On this exquisite pink and spring day,
For if you were great and beautiful as an apostle,
You were gentle and kind as a songwriter.
You dreamt of good, of civic virtue,
Of blossoming art, of men equal,
And that we would fight for the Republic
With lilacs at the end of our rifles.
You dreamt of peace, of people celebrating,
Of broken swords, of the awakening of rights,
And that we would also embrace Lisette
When we had taken their scepters from the kings.
Prison left your young thoughts
Free to mock those pale executioners,
As long as a flower warm with dew
Had time to bloom between the bars.
You cried out, stand up, proletarians!
No masters here, no God up there!
You sowed your seed in all lands,
You forged your words when they were hot.
Now you sleep a dreamless sleep,
Far from the vast noises thrown to the echoes,
But let us be reassured, your harvest rises
In the red burst of poppies.
The book for the child, the right for the woman,
No more being bent under the skies of charm,
We will dethrone from their infamous pedestals
The traitorous bards who sang of Caesar.
We will see the last idol crumble,
Of human defiance falling under the scythe,
We will wrangle benches for the school
In the horrible wood of the old scaffolds.
The waves will sing in the breath of the breezes,
Dogma will melt like a vain mist,
And when the time of cherries returns,
Every bird of the sky will have its share.
And when the time of cherries returns,
Every bird of the sky will have its share.