Текст и перевод песни Serge Utge-Royo - Lettre de Sacco à son fils

Lettre de Sacco à son fils

Lettre de Nicolas Sacco à son fils

"Charlestown, 18 Août 1927,
Mon fils, mon compagnon,
Je veux t′écrire avant que nous partions
A la Maison de la mort car le 22, après minuit,
Vers la chaise électrique on nous poussera.
Pourtant, me voici empli d'amour
Et cour ouvert, aujourd′hui comme hier.
Si j'ai cessé la grève de la faim, l'autre jour,
C′est parce que la vie s′en allait de moi.
Hier, par cette grève, je parlais fort.
Je proteste encore au nom de la vie, contre la mort.
Trop de larmes inutiles ont coulé,
Comme celle de ta mère,
Pour rien, pendant sept ans; alors ne pleure pas,
Sois fort et tu pourras la réconforter.
Et si tu voulais lui faire oublier
Sa solitude sans colère,
Emmène-là marcher, longtemps,
Dans la campagne.
Et à l'ombre des bois fais-là reposer.
Écoutez la musique du ruisseau qui murmure
Et la paix tranquille de la Nature.
Dans ta course vers le bonheur,
Arrête-toi, mon fils, cherche l′horizon:
Aide les faibles, les victimes et les persécutés,
Car toujours ils seront tes meilleurs amis.
Comme ton père et Bartolo, ils luttent
Et tombent pour tous et pour la liberté.
Au combat de la vie, tu trouveras l'amour
Et tu seras aimé: c′est ton droit aussi.
Faites comprendre au monde
Que rien n'est terminé:
On ne peut tuer nos corps,
Mais jamais nos idées.
C′est tout le Massachusetts
Qui portera dans l'avenir la honte de ce temps.
Qu'une école remplace enfin cette maison,
Que des rires d′enfants effacent les prisons.
N′oublie pas de m'aimer un peu
Comme je t′aime, oh petit homme;
J'espère que ta mère t′aidera à comprendre
Ces mots que je te donne. Adieu mon garçon.
Je t'envoie le salut de Bartolo.
Ton père et ton camarade,
Nicola Sacco"

Letter from Sacco to His Son

Letter from Nicola Sacco to His Son

"Charlestown, August 18, 1927,
My son, my comrade,
I want to write to you before we leave
To the House of Death, for on the 22nd, after midnight,
To the electric chair we will be pushed.
Yet, here I am filled with love
And open heart, today as yesterday.
If I stopped the hunger strike the other day,
It's because life was leaving me.
Yesterday, by this strike, I spoke loudly.
I protest again in the name of life, against death.
Too many useless tears have flowed,
Like your mother's,
For nothing, for seven years; so don't cry,
Be strong and you will be able to comfort her.
And if you wanted to make her forget
Her solitude without anger,
Take her for a walk, for a long time,
In the countryside.
And in the shade of the woods make her rest.
Listen to the music of the stream that murmurs
And the tranquil peace of Nature.
In your race towards happiness,
Stop, my son, seek the horizon:
Help the weak, the victims and the persecuted,
For they will always be your best friends.
Like your father and Bartolo, they fight
And fall for all and for freedom.
In the battle of life, you will find love
And you will be loved: it is also your right.
Make the world understand
That nothing is finished:
They cannot kill our bodies,
But never our ideas.
It is all of Massachusetts
Who will carry in the future the shame of this time.
May a school finally replace this house,
May children's laughter erase the prisons.
Don't forget to love me a little
As I love you, oh little man;
I hope that your mother will help you to understand
These words that I give you. Farewell, my boy.
I send you the greetings of Bartolo.
Your father and your comrade,
Nicola Sacco"