Текст и перевод песни Sofiane - Lettre à un jeune rappeur

Lettre à un jeune rappeur

Demande-toi pourquoi toi, des phases en kilos
Pourquoi pas un autre, pourquoi cette feuille, et pourquoi ce stylo
Représenter tes frères? Facile, pas d'inquiétudes, grand
Mais pourquoi tu t'en crois capable, et surtout pour qui tu t'prends
T'es qu'un mouton dans l'équation du théorème
Deux rappeurs ne s'entendent que pour parler mal d'un troisième
La route est longue, arrête de croire qu'les gars s'aiment
Tu lutteras d'ta première rime à ton premier chèque Sacem
Ferme ta gueule et bosse ton rap, deviens grave fort
Pas besoin d'faire le mec hardcore si tu mets tout l'monde d'accord
Ne deviens pas ce jeune connard, aucun principe
Qui rajoute des violons, qui pense que sa merde est un classique
N'écoute pas tes nouveaux potes, c'est des soluces qui durent ap'
Qui disent: "Mon frère, on est ensemble", qui disent: "C'est plus que du rap"
Frère, les coups d'main c'est rare comme péter l'million avant l'âge
Ne côtoie les rappeurs que par intérêt à ton avantage
Tu crois en toi, accroche-toi à tout ça, mais...
Ne laisse jamais personne te dire: "Jamais!"
Cette musique c'est une maladie, tu peux pas faire l'deuil
"J'arrête le rap!": c'est l'fossoyeur qui s'fout d'la gueule d'un cercueil
Se jeter à l'eau, comme un freestyle sur les quais d'Seine
Et pourquoi toi sur cette affiche, qu'est c'que tu fous sur cette scène
Si t'as plus à dire que les autres: écris un bouquin
Si tu choisis l'rap, imbibe de vérité ton message
Si on t'appelle "Sale imposteur", calcule pas ou nie
Tu prends des sous, t'sais pas rapper #Laouni
Un jour tu deviendras quelqu'un, à un autre rang
Tout c'que tu peux, prends
"Quoi? Alors t'es devenu quelqu'un?"
Ils t'parleront d'ta concurrence, te laisse pas faire
Ne laisse, ô grand jamais, personne te dire c'que t'as à faire
C'est dans la vie comme dans l'rap, des bâtards courtois
Le temps qu'ça dure, trouves-en un sincère, vraiment content pour toi
T'es fou toi! Réalise c'que tu vis, faut qu'tu captes!
Les gars d'ton âge tuent pour la paye, et toi on t'paye pour du rap
Des p'tites sommes, mais pour les gars d'chez toi c'est l'Loto
Le seum du RSA, derrière les "Bsahtek, poto!"
Tu croques le rap, les soucis tu laisses, ta cité tu fuis
Ne dis jamais: "Envie je n'ai pas, fatigué je suis"
Ton caïd n'est pas si méchant
Arrête de t'foutre de leur gueule: c'est pas qu'du rap, mec, c'est la vie des gens
Attends, attends... J'en suis là! Yep!
Fallait qu'ça pète un jour, ma carrière sent le sans-plomb
Miroir, miroir, dis-moi qui est le champion
Sors le oinj' vite fait... Comme à l'ancienne...
Moi, j'dormais dehors, Jack et Daniel's sont mes seuls pistons
Ce son n'a pas lieu d'être sans remercier Malik et Fiston
Des rêves de miséreux: concerts, champagne et villa
Au temps où Karismatik ne s'appelait pas "Abdelillah"
Cette grande époque, où on pouvait s'appeler la mif', sans tarif
Regarde c'que c'est devenu sans Djamal et sans Larif
Trouver l'payeur quand c'est la gloire qu'on rançonne
L'instru qui frappe, le rappeur cogne, et puis le téléphone qui sonne...

"- Ouais, allô?
- Ouais, allô, Sofiane?
- Ouais, ouais!
- Ouais, c'est Karim le producteur de Sinik! Tu vas bien?
- Ouais, ouais, et toi?
- Ouais, j'ai écouté ton truc, on pourrait s'voir?
- Ouais, pas d'soucis!"

À l'époque, Six-O-Nine c'était plus qu'un espoir
"Il commence son histoire", "On a kiffé ton truc, on voulait t'voir"
Le rendez-vous est pris, signé en quelque sorte
Imagine un p'tit footballeur qu'a l'PSG devant sa porte
Certains redoutent la gloire, plus qu'l'échec: ils la craignent
J'ai compris qu'j'étais pas une fourmi quand j'ai rencontré la reine
Refuser c'est d'la folie, trahir c'est gênant
J'ai choisi mon miroir, et ma conscience dit qu'la réponse est "Nan"
J'ai pas l'profil d'une victime, c'est chacun sa team
Mon équipe c'est Kalla' et Nock-pi, mes amis intimes
Dis-neuf ans, décider d'tout gagner ou d'tout perdre
Logique de continuer avec ceux qui m'ont trouvé dans la merde
Ne pense qu'à toi, le seul juge de c'que t'as souffert
Reste pas avec des mecs qui veillent à c'que tu restes sous terre
Si c'était à refaire, assurément j'ferais autrement
Mais les choses sont telles qu'elles sont, et ce n'sera jamais autrement
J'étais l'enfant seul d'Oxmo, sans la peur des coups
J'suis tellement d'la rue, que j'crois qu'j'ai accouché par une bouche d'égout
Pas pour l'oseille, j'voulais qu'ma musique t'appartienne
Seulement changer la vie d'certains, comme certains ont changé la mienne
J'ai cassé les portes des radios, des freestyles partout
De la voix, d'la présence, du charisme: j'arrache tout
J'sais qu'pour redémarrer, ça prendra des mois
Mais la leçon est prise: en vrai, la seule arme c'est moi
Le mercato commence, te fous pas d'moi j'ai pas d'dream
Faire paniquer les gens c'est simple, comme un coup d'fil de La Fouine
Fif a des couilles, Stick et Rap2Tess gé-char
J'entame la Booska-Tape un peu comme un lion au milieu des chats
Pour le peura, j'me suis réveillé à 7h
Trop modeste ou trop lent à me rendre compte que j'leur faisais peur
Trahis pas tes principes, ton idole n'est qu'un homme
La rue n'est pas une pute qu'on peut trouver sur "Inchallah.com"
S'accrocher à l'espoir qu'la vie n'est pas si nulle
Vivre dans ses rêves sans s'réveiller, être à un doigt du ridicule
On meurt adolescent alors qu'on sait s'taper
Une femme, des gosses: écoute mon peura comme la deuxième vie d'un rescapé

J'ai fait la guerre de cent ans, à remballer Jeanne d'Arc
Si tu savais d'où j'viens, pour moi le rap c'est Center Parcs
Demande à ma ville, j'suis qu'un rappeur sans apôtres
Si moi j'suis trop caillera, c'est mieux pour eux qu'ils aient pas vu les autres
Perdre mes frères, c'est l'étape que j'ai pas franchie
Le même équipe et 2011 signe le retour des affranchis
Surprise comme l'apparition d'mes frères dans ma tracklist
Il ne manquait qu'Instrukshen pour compléter ma Blacklist
Et la musique a parlé, sorti mes roues d'ses bâtons
Ces chapes de plombs, ces plafonds, j'ai cassé avec mon front
Avoir du poids c'est bien, savoir rapper c'est l'or
Vivant parce que j'suis fort: si j'étais nul, j'serais mort
J'te conseille d'arrêter là si t'as pas pris d'thunes
Certains recherchent une major, à l'heure pile où on en fabrique une
Ceux qui n'me connaissent pas diront: "C'est qui Haada?"
INM Mafia: oublie le passé, tout démarre de là
J'vois les rappeurs horribles, j'vois les chanteuses horribles
Sans potentiel, t'as dépensé, t'as pas d'buzz? Horrible
Le rapport de la rue au rap, j'te l'donne en un cours
J'ai battu mon record avec mes treize bagarres en vingt jours
Les labels veulent ma rime, les cités veulent ma tête
Les rappeurs cherchent ma crédibilité quand j'aimerais faire la fête
J'crèverai pas pour le rap, pour une seule chose j'en bute un
Personne peut dire à mes garçons: "Ton père était une putain"

Bosser avec des vrais, pas d'mensonges symphoniques
Merci à Baptiste et Chinois #Synchronik
Plus d'temps à perdre, j'enterre les promesses par dizaines
Merci à Secundo, merci à Madizm
Elle est pour vous cette chanson qui sans façon
M'avez offert du pain, quand dans ma vie, il faisait faim
Que reste t-il à part, des histoires de compères?
Offrir un château à ma mère pour la gloire de mon père
Dans l'crime, dans l'rap: recherche-moi, j'te couche!
J'entame une rime: à la fin de l'envoi, je touche!

Letter to a Young Rapper

Ask yourself why you, verses by the kilos
Why not someone else, why this sheet, and why this pen
Represent your brothers? Easy, no worries, big guy
But why do you think you're capable, and most importantly who do you think you are
You're just a sheep in the equation of the theorem
Two rappers only get along to talk badly about a third
The road is long, stop thinking that guys like each other
You'll be fighting from your first rhyme to your first Sacem check
Shut your mouth and work on your rap, become really strong
No need to act hardcore if you make everyone agree
Don't become that young asshole, no principles
Adding violins, thinking his shit is a classic
Don't listen to your new friends, they're solutions that don't last'
Who say: "My brother, we're together", who say: "It's more than rap"
Darling, high fives are rare, like hitting a million before you're old
Don't associate with rappers just for your own benefit
You believe in yourself, cling to all of this, but...
Never let anyone tell you: "Never!"
This music is a disease, you can't mourn it
"I quit rap!": that's the gravedigger laughing at a coffin
Jumping into the water, like a freestyle on the banks of the Seine
And why you on this poster, what are you doing on this stage
If you have nothing more to say than the others: write a book
If you choose rap, imbue your message with truth
If they call you "Dirty Imposter", don't calculate or deny it
You're taking money, you don't know how to rap #Laouni
One day you'll become someone, on a different level
Everything you can, take it
"What? So you've become someone?"
They'll talk about your competition, don't let them
Never, ever, let anyone tell you what to do
It's in life as in rap, courteous bastards
While it lasts, find a sincere one, truly happy for you
You're crazy! Realize what you're living, you have to get it!
Guys your age kill for the paycheck, and you get paid to rap
Small sums, but for the guys back home it's the Lottery
The RSA resentment, behind the "Bsahtek, bro!"
You're biting into rap, you're leaving your worries behind, fleeing your city
Never say: "I don't want to, I'm tired"
Your kingpin isn't so mean
Stop making fun of them: it's not just rap, girl, it's people's lives
Wait, wait... I'm on it! Yep!
It had to explode one day, my career smells like unleaded
Mirror, mirror, tell me who's the champion
Take out the joint real quick... Like in the old days...
Me, I was sleeping outside, Jack and Daniel's are my only pistons
This sound has no right to exist without thanking Malik and Fiston
Dreams of the poor: concerts, champagne and villa
Back when Karismatik wasn't called "Abdelillah"
That great era, where we could call ourselves family, without a price
Look what it's become without Djamal and without Larif
Finding the payer when it's glory that we're ransoming
The beat hits, the rapper punches, and then the phone rings...

"- Yeah, hello?
- Yeah, hello, Sofiane?
- Yeah, yeah!
- Yeah, it's Karim, Sinik's producer! How are you?
- Yeah, yeah, and you?
- Yeah, I listened to your stuff, could we meet?
- Yeah, no problem!"

Back then, Six-O-Nine was more than a hope
"He's beginning his story", "We loved your stuff, we wanted to see you"
The appointment is made, signed in some way
Imagine a little footballer with PSG at his door
Some fear glory, more than failure: they dread it
I understood that I wasn't an ant when I met the queen
Refusing is madness, betraying is embarrassing
I chose my mirror, and my conscience says the answer is "No"
I don't have the profile of a victim, everyone has their team
My team is Kalla' and Nock-pi, my closest friends
Nineteen years old, decide to win it all or lose it all
Logical to continue with those who found me in the shit
Think only of yourself, the sole judge of what you've suffered
Don't stay with guys who ensure you stay underground
If I had to do it again, I would certainly do it differently
But things are what they are, and it will never be otherwise
I was Oxmo's only child, without fear of beatings
I'm so much from the street, that I think I was born from a sewer
Not for the money, I wanted my music to belong to you
Just to change some people's lives, as some have changed mine
I broke down radio doors, freestyles everywhere
Voice, presence, charisma: I'm snatching it all
I know it'll take months to restart
But the lesson is learned: in reality, the only weapon is me
The transfer window is starting, don't fool me, I don't have a dream
Making people panic is simple, like a phone call from La Fouine
Fif has balls, Stick and Rap2Tess are loaded
I'm starting the Booska-Tape a bit like a lion among cats
For the fear, I woke up at 7 am
Too modest or too slow to realize I scared them
Don't betray your principles, your idol is just a man
The street isn't a whore you can find on "Inchallah.com"
Clinging to the hope that life isn't so bad
Living in your dreams without waking up, being a finger away from ridicule
We die teenagers when we know how to hit
A wife, kids: listen to my fear like the second life of a survivor

I fought the Hundred Years' War, to repackage Joan of Arc
If you knew where I come from, for me rap is Center Parcs
Ask my city, I'm just a rapper without apostles
If I'm too hood, it's better for them they haven't seen the others
Losing my brothers, that's the step I haven't taken
The same team and 2011 signs the return of the freedmen
Surprise like the appearance of my brothers on my tracklist
All that was missing was Instrukshen to complete my Blacklist
And the music spoke, released my wheels from their sticks
These lead plates, these ceilings, I broke with my forehead
Having weight is good, knowing how to rap is gold
Alive because I'm strong: if I was useless, I'd be dead
I advise you to stop there if you haven't made any money
Some are looking for a major, at the exact time we're building one
Those who don't know me will say: "Who's Haada?"
INM Mafia: forget the past, it all starts from there
I see the horrible rappers, I see the horrible singers
No potential, you've spent, you have no buzz? Horrible
The relationship between the street and rap, I'll give it to you in one lesson
I beat my record with my thirteen fights in twenty days
The labels want my rhyme, the cities want my head
Rappers are looking for my credibility when I'd like to party
I won't die for rap, for one thing only I'll kill someone
No one can tell my boys: "Your father was a whore"

Working with real people, no symphonic lies
Thanks to Baptiste and Chinois #Synchronik
No more time to waste, I'm burying promises by the dozen
Thanks to Secundo, thanks to Madizm
This song is for you, which without a doubt
You offered me bread, when in my life, I was hungry
What is left besides, stories of peers?
Offer a castle to my mother for the glory of my father
In crime, in rap: search for me, I'll put you down!
I start a rhyme: at the end of the shipment, I touch!