Текст и перевод песни Youssoupha - Pharaons et fantômes

Pharaons et fantômes

J'combats avec mes armes, sors de ma réserve
J'reprends à César ce qui appartient à Césaire
Voilà le contrecoup, comme dit l'ancien:
"Tout ce qui est fait pour nous mais sans nous est fait contre nous"
Démocratie en grève, le pouvoir n'appartient pas à ceux qui
Gagnent les élections mais à ceux qui gagnent la guerre
J'parle de nos bleds quand les grands médias ne répondent plus
Car, si la vérité blesse, sache que le mensonge tue
Nos vertus, nos grandeurs, toutes nos conquêtes
Tout c'qu'on a perdu, nos rancœurs, notre contexte
Quelques complexes qu'on traîne sous le manteau
Et, dans nos têtes, on s'entraîne même à être des occidentaux
J'débouche tes oreilles, que les colons pigent
Que j'suis un descendant d'esclave qui taffe dans un champ de coton-tige
Les vestiges qu'on arbore loin des coups d'gueule
J'ai pas besoin qu'on m'commémore, j'me commémore tout seul
Mais j'perds le contrôle, perdu dans ces grandes zones
Quel est mon grand rôle? Pharaon ou fantôme?
Petites et grandes causes, sur le cœur tant d'choses
Rois et reines sans trône, pharaons et fantômes
... Le prochain album de Youssoupha, il sera très militant [...] ou plutôt festif et militant équilibré?
Ouais [...]
Ils s'disaient tous à la hauteur, bah demande leur comme je les ai descendus
XXX on te pisse dessus, gangsta depuis les entrailles de la madre
Mon identité, j'essaie de faire le pas
On écrase mon humanité lorsque j'essaie de faire le point
Intègre-toi, oublie tes cultes et ferme ta gueule
Comme dit Ahmad: "l'important, c'est pas la chute, c'est la terre d'accueil"
J'ai de l'orgueil, j'me méfie des compliments
Je suis en deuil, j'attends le prochain défi d'mon continent
Et l'ignorance devient un obstacle
J'ai vu des blancs visiter Gorée et repartir avec des cartes postales
Des loups en costard, immunité
Tu veux savoir qui te dirige? Regarde tous ceux qu'tu ne peux pas critiquer
J'viens kicker quand ça trafique mal
La Françafrique: quand il pleut à Paris, on est mouillé en Afrique noire
La ville, moi, j'lâche des frappes vocales
Si l'album s'appelle "Négritude", c'est sûrement la faute de Jacques Foccart
Les vestiges qu'on arbore loin des coups d'gueule
J'ai pas besoin qu'on m'commémore, j'me commémore tout seul
Et j'perds le contrôle, perdu dans ces grandes zones
Mon grand rôle? Pharaon ou fantôme?
Petites et grandes causes, misère et place Vendôme
Roi et reines sans trône, pharaon et fantôme
La France ne comprend pas l'Afrique, et il est grand temps qu'elle la comprenne
Depuis 1966, ils extraient, ils exploitent, mais ils n'ont jamais payé 1 Franc
Qui ici ne souhaite pas que la dette soit purement et simplement effacée?
Combattants de l'indépendance, aujourd'hui victorieux
Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions des nègres

Pharaohs and Ghosts

I fight with my weapons, stepping out of my reserve,
Taking back from Caesar what belongs to Césaire.
Here's the backlash, as the old saying goes:
"Everything that is done for us but without us is done against us."
Democracy on strike, power doesn't belong to those who
Win elections but to those who win the war.
I speak of our homelands when the mainstream media falls silent,
Because if the truth hurts, know that lies kill.
Our virtues, our greatness, all our conquests,
Everything we lost, our resentment, our context,
Some complexes we carry under the cloak,
And in our heads, we even train ourselves to be Westerners.
I unclog your ears, let the colonizers understand,
That I'm a descendant of slaves who toiled in cotton fields.
The vestiges we display far from the outcry,
I don't need to be commemorated, I commemorate myself.
But I lose control, lost in these vast zones,
What is my grand role? Pharaoh or ghost?
Small and large causes, so much on my heart,
Kings and queens without thrones, pharaohs and ghosts.
... Youssoupha's next album, will it be very militant [...] or rather festive and militant balanced?
Yeah [...]
They all claimed to be at the top, ask them how I brought them down.
XXX we piss on you, gangsters from the womb of our mothers.
My identity, I try to take the step,
They crush my humanity when I try to take stock.
Integrate, forget your cultures and shut your mouth,
As Ahmad says: "The important thing is not the fall, but the landing."
I have pride, I'm wary of compliments,
I am in mourning, waiting for the next challenge of my continent.
And ignorance becomes an obstacle,
I saw white people visit Gorée and leave with postcards.
Wolves in suits, immunity,
You want to know who rules you? Look at all those you can't criticize.
I come to kick when they traffic poorly,
Françafrique: when it rains in Paris, we get wet in black Africa.
The city, me, I drop vocal bombs,
If the album is called "Negritude", it's surely Jacques Foccart's fault.
The vestiges we display far from the outcry,
I don't need to be commemorated, I commemorate myself.
And I lose control, lost in these vast zones,
My grand role? Pharaoh or ghost?
Small and large causes, misery and Place Vendôme,
Kings and queens without thrones, pharaohs and ghosts.
France does not understand Africa, and it is high time she did.
Since 1966, they extract, they exploit, but they have never paid 1 Franc.
Who here does not want the debt to be purely and simply erased?
Fighters for independence, today victorious,
We have known the ironies, the insults, the blows we had to endure morning, noon and night, because we were negroes.