Текст и перевод песни Yves Jamait - Les poings de mon frère

Les poings de mon frère

Ça sent la naphtaline
Quand ma mémoire chine
Au bord des nostalgies
Quelques joies de vieilleries
De nos joues barbouillées
De nos shorts trop grand
De nos yeux innocents
Que nous est-il resté?

On vient d'un autre monde
Dont ce temps là se moque
On vient d'une autre époque
Ni plus ni moins immonde
On parle à l'imparfait
Beaucoup plus à présent
La vie qu'on crapotait
Nous a bouffé les dents

Mais quand je fais le tour
Au détour de l'enfance
Un peu plus loin
Qu'avant-hier
J'ai le coeur à rebours
Qui se serre
Comme les poings de mon frère

On a eu devant nous
Une jeunesse à gâcher
Et on avait pas le sou
Pour bien la dépenser
Notre existence alors
Sur une ardoise tenait
Sur ce drôle de support
Ben nous on titubait

Au fond de ce bourbier
Dans lequel je m'enfonce
Je cherche dans les années
Toutes griffées de ronces
Où ma mémoire errante
Viendra me rappeler
Un vieux Johnny qui chante
Qu'il nous faut essayer

Et je refais le tour
Au détour de l'enfance
Un peu plus loin
Qu'avant hier
J'ai le coeur à rebours
Qui se serre
Comme les poings
De mon frère

La vie s'est dessinée
Lentement sur nos gueules
Nous voilà burinés
La peau comme le linceul
De ces tendres années
Qu'on nous avait vendues
Comme à ne pas louper
Pour avoir bien vécu

Et quand des fois si seul
Je vois que viens perler
Là au bord de mon œil
Le poids de ces années
Frangin je dois briser
Les lois de la pudeur
Il m'a bien réchauffé
Le soleil dans ton cœur

Je garde pour toujours
Tes deux poings et la chance
À tes cotés ou tout derrière
Mon coeur me joue des tours
Et se serre sur les poings de mon frère

Et je refais un tour
Au détour de l'enfance
Un peu plus loin
Qu'avant hier
J'ai le coeur à rebours
Qui se serre comme les poings de mon frère

My Brother's Fists

It smells like mothballs
When my memory rummages
Along the edges of nostalgia
Some joys of old things
Of our smeared cheeks
Of our oversized shorts
Of our innocent eyes
What is left of us?

We come from another world,
Which that time mocks,
We come from another era,
Neither more nor less vile,
We speak in the imperfect tense,
Much more so presently,
The life we squandered
Has eaten away at our teeth

But when I make the rounds
At the bend in childhood,
A little further,
Than the day before yesterday
My heart is heavy
Which tightens
Like my brother's fists

We had before us
A youth to waste away,
And we had no money
To spend it properly
Our existence then
Was written on a slate
On this strange surface
We stumbled

In the depths of this quagmire
Into which I sink
I search through the years
All scratched with thorns
Where my wandering memory
Will come to remind me
Of an old Johnny singing
That we must try

And I make the rounds again
At the bend in childhood,
A little further,
Than the day before yesterday
My heart is heavy
Which tightens
Like
My brother's

Life has drawn itself
Slowly on our mugs
Here we are, chiseled,
Our skin like the shroud
Of those tender years
That were sold to us
As not to be missed
For having lived well

And when sometimes so alone
I see it come to form a pearl
There at the edge of my eye
The weight of those years
Brother, I must break
The laws of modesty
It has warmed me so well
The sun in your heart

I keep forever
Your two fists and the luck
By your side or right behind you
My heart plays tricks on me
And tightens on my brother's fists

And I make one more round
At the bend in childhood,
A little further,
Than the day before yesterday
My heart is heavy
Which tightens like my brother's fists