Текст и перевод песни Đorđe Balašević - Ratnik paorskog srca

Ratnik paorskog srca

Kada se Braca devetnaeste vrn'o
S dalekog fronta 'di soldat je biv'o
Pric'o nam kako ga trefilo zrno,
Pa zavrt'o rukav i to pokaziv'o
A mi, mi smo bili derani,
A mi, mi smo bili derani
Pric'o nam Braca o mirisu mora
I o patroli od koje je bez'o
I kako je opsov'o nekog majora
I zbog tog posle na robiji lez'o
A mi, mi smo bili derani,
A mi, mi smo bili derani
Pric'o nam kako je pres'o Karpate,
Zujali meci k'o rojevi pcela
Rek'o je: Rat vam je krvav da znate,
Al' nije mi zao ni ljudi ni sela
Hej, zao mi konja
Kada se Braca devetnaeste vrn'o
Svake je veceri pric'o na šoru
Kol'ko je curica usput prevrn'o
I kako topovi livade oru
A mi, mi smo bili derani,
A mi, mi smo bili derani
I cim Braca korak iz avlije kroci
Skupi se drustvo iz naseg sokaka
A svi smo imali velike oci,
Prepuna srca i mastu decaka
Pa da, jer tad smo bili derani,
Pa da, tad smo bili derani
Psov'o je Braca i krivce i zrtve,
Puske i vaske i rov prepun blata
Rek'o je: Ne mo's izbrojati mrtve
Jer su se carevi igrali rata
Hej, zao mi konja
Negde u Braci je paorski koren
I moze rata i rata da bude
Kad nije paor za soldata stvoren,
Volije konje i zemlju neg' ljude
A mi, mi smo bili derani
I sve jos je vredelo za nas
Hej, hej, konji beli nebom terani,
Kroz san i kroz oblake u kas

Le guerrier au cœur paysan

Quand mon frère est revenu du front en 1919
De loin, où il avait été soldat
Il nous a raconté comment il avait été touché par une balle,
Il a retroussé sa manche et nous l'a montré
Et nous, nous étions des gamins,
Et nous, nous étions des gamins
Mon frère nous a raconté l'odeur de la mer
Et la patrouille dont il s'était enfui
Et comment il avait insulté un major
Et à cause de ça, il a fini en prison
Et nous, nous étions des gamins,
Et nous, nous étions des gamins
Il nous a raconté comment il avait traversé les Carpates,
Les balles sifflaient comme des essaims d'abeilles
Il a dit : La guerre est sanglante, sachez-le,
Mais je ne regrette ni les hommes ni les villages
Hé, les chevaux me font de la peine
Quand mon frère est revenu en 1919
Chaque soir, il racontait des histoires
Combien de filles il avait rencontrées en chemin
Et comment les canons labouraient les prairies
Et nous, nous étions des gamins,
Et nous, nous étions des gamins
Dès que mon frère franchissait le seuil de la cour
Le groupe se rassemblait dans notre rue
Et nous avions tous de grands yeux,
Des cœurs remplis et l'imagination de garçons
Oui, parce qu'à l'époque, nous étions des gamins,
Oui, à l'époque, nous étions des gamins
Mon frère a insulté les coupables et les victimes,
Les fusils, les douilles et la tranchée pleine de boue
Il a dit : On ne peut pas compter les morts
Parce que les empereurs jouaient à la guerre
Hé, les chevaux me font de la peine
Il y a une racine paysanne en mon frère
Et il peut y avoir guerre et guerre
Quand le paysan n'est pas fait pour être soldat,
Il aime les chevaux et la terre plus que les hommes
Et nous, nous étions des gamins
Et tout avait encore de la valeur pour nous
Hé, hé, les chevaux blancs traversent le ciel,
Dans les rêves et les nuages, au crépuscule