Текст и перевод песни Аквариум - Волки и вороны

Волки и вороны

Может Бог, а может просто эта ночь пахнет ладаном.
А кругом высокий лес, темен и замшел.
То ли это благодать, то ли это засада нам;
Весело на ощупь, да сквозняк на душе.
Вот идут с образами - с образами незнакомыми,
Да светят им лампады из-под темной воды;
Я не помню, как мы встали, как мы вышли из комнаты,
Только помню, что идти нам до теплой звезды...
Вот стоит храм высок, да тьма под куполом.
Проглядели все глаза, да ни хрена не видать.
Я поставил бы свечу, да все свечи куплены.
Зажег бы спирт на руке - да где ж его взять?
А кругом лежат снега на все четыре стороны;
Легко по снегу босиком, если души чисты.
А мы пропали бы совсем, когда б не волки да вороны;
Они спросили: "Вы куда? Небось до теплой звезды?."
Назолотили крестов, навтыкали, где ни попадя;
Да променяли на вино один, который был дан.
А поутру с похмелья пошли к реке по воду,
А там вместо воды - Монгол Шуудан.
А мы хотели дать веселый знак ангелам,
Да потеряли их из виду, заметая следы;
Вот и вышло бы каждому по делам его,
Если бы не свет этой чистой звезды.
Так что нам делать, как нам петь, как не ради пустой руки?
А если нам не петь, то сгореть в пустоте;
А петь и не допеть - то за мной придут орлики;
С белыми глазами, да по мутной воде.
Только пусть они идут - я и сам птица черная,
Смотри, мне некуда бежать: еще метр - и льды;
Так я прикрою вас, а вы меня, волки да вороны,
Чтобы кто-нибудь дошел до этой чистой звезды...
Так что теперь с того, что тьма под куполом,
Что теперь с того, что ни хрена не видать?
Что теперь с того, что все свечи куплены,
Ведь если нет огня, мы знаем, где его взять;
Может правда, что нет путей, кроме торного,
И нет рук для чудес, кроме тех, что чисты,
А все равно нас грели только волки да вороны,
И благословили нас до чистой звезды

Les Loups et les Corbeaux

Peut-être que c'est Dieu, ou peut-être que cette nuit sent le cèdre.
Et tout autour, la forêt est haute, sombre et dense.
Est-ce la grâce, ou est-ce une embuscade pour nous ?
C'est agréable au toucher, mais il y a un courant d'air dans l'âme.
Ils arrivent avec des images - des images inconnues,
Et les lampes les éclairent sous l'eau sombre ;
Je ne me souviens pas comment nous nous sommes levés, comment nous sommes sortis de la pièce,
Je me souviens juste que nous devons aller jusqu'à l'étoile chaude...
Voilà, le temple est haut, et l'obscurité sous le dôme.
Tous les yeux ont regardé, et on ne voit rien du tout.
J'aurais allumé une bougie, mais toutes les bougies sont achetées.
J'aurais allumé de l'alcool sur ma main - mais où le trouver ?
Et tout autour, il y a de la neige qui s'étend sur les quatre côtés ;
Il est facile de marcher pieds nus sur la neige si les âmes sont pures.
Et nous aurions complètement disparu, si ce n'était pour les loups et les corbeaux ;
Ils ont demandé : « Où vas-tu ? Jusqu'à l'étoile chaude, n'est-ce pas ? »
Ils ont doré des croix, ils les ont plantées partout où ils pouvaient,
Et ils ont échangé contre du vin celui qui avait été donné.
Et le lendemain matin, avec la gueule de bois, ils sont allés chercher de l'eau à la rivière,
Et là, au lieu de l'eau, se trouvait Mongol Shuudan.
Et nous voulions donner un signe joyeux aux anges,
Mais nous les avons perdus de vue, en effaçant les traces ;
Et chaque chose se serait passée selon ses mérites,
S'il n'y avait pas la lumière de cette étoile pure.
Alors, que devons-nous faire, comment devons-nous chanter, si ce n'est pas pour une main vide ?
Et si nous ne chantons pas, alors nous brûlerons dans le vide ;
Et chanter sans finir - alors les aigles viendront me chercher ;
Avec des yeux blancs, sur l'eau trouble.
Laisse-les venir - je suis aussi un oiseau noir,
Regarde, je n'ai nulle part où aller : un mètre de plus - et les glaces ;
Alors je te protégerai, et toi, tu me protégeras, loups et corbeaux,
Afin que quelqu'un arrive à cette étoile pure...
Alors, qu'est-ce qui nous reste du fait que l'obscurité est sous le dôme,
Qu'est-ce qui nous reste du fait qu'on ne voit rien du tout ?
Qu'est-ce qui nous reste du fait que toutes les bougies sont achetées,
Parce que s'il n'y a pas de feu, nous savons où le prendre ;
Peut-être que c'est vrai qu'il n'y a pas d'autre chemin que le sentier montagneux,
Et il n'y a pas de mains pour les miracles, sauf celles qui sont pures,
Et quand même, seuls les loups et les corbeaux nous ont réchauffés,
Et nous ont bénis jusqu'à l'étoile pure.