Émile Proulx-Cloutier - Les murs et la mer paroles de chanson

paroles de chanson Les murs et la mer - Émile Proulx-Cloutier



Ouais, bin
La parole se blinde à coup de mots trop propres
Le poème meurt dans
Les moulements de la chanteuse pop
Y ont mis des silencieux sur tout'
Même le cœur se tait
Tout le monde parle des vraies affaires
Mais qui donc nous parle vrai
Dans son grand bruit blanc
Ma belle province étanche
Cherche avidement sa voix sur
Les écrans du dimanche
Et chacun prend la pause
Dans sa petite épopée
On serait p't-être quelque chose
Comme un grand peuple éclopé
Tellement trop de salive à se dire qu'on vaut pas la peine
Moi ma langue vive piaf dans ma bouche pleine
J'ai soif sous le sourire cordialement vôtre
Oui soif, soif, soif d'une mémoire à marée haute
T'auras beau tout' faire pour plaire
T'auras beau toujours tcheker qu'est-ce que t'as l'air
Mon frère, les murs gagnent jamais contre la mer
Ouais, bin
L'opium du peuple c'est l'opinion toute crue
Épidémie de vide qui bloque la vue
Laissant l'essentiel se frapper contre un mur de mots
Les pros du parlage font leur chose sur les cadavres encore chauds
Haut le cœur, j'en perd des raisons d'espérer
Juste le goût de me taire et de me terrer
Au lieu de rapiéter du bruit par-dessus tout le bruit
Dans l'espoir que cesse la grande anesthésie
Oh figer, figer dans un curieux carnaval
Carrousel fucké toutes les nouvelles se valent
On s'coupe nos élans à coup de débat au vinaigre
Pis t'à coup, au jour de l'an
Ton mon oncle tuerait des
Zuma hauteur de rivage l'autre bord du monde des hommes
Des femmes courent sous un ciel qui tombe
Pendant qu'icitte je pioche
Pioche à pas faire de faute
Eux autres, au nom de la vie
Défient la marre à marée haute
T'auras beau t'en faire à croire
T'auras beau t'enfermer dans tes frontières
Mon frère, les murs ne gagnent jamais contre la mer
Un graffiti me demande: êtes-vous vivant?
J'ai pas su quoi répondre
J'ai voulu fesser dedans
La haine que tu traines
C'est elle qui te nie
Elle t'ameute et te mène à ta lente agonie
Non mais l'entends-tu
L'entends-tu la source entre tes os
Quand les nouveaux rêves émergent et crève leurs eaux
Quand les voix anciennes reprennent
Leurs plaines en pleure
Oui ta folle beauté l'f'rais dans ton fiord intérieur
Dans nos mains, dans nos veines, dans nos verves à voiles
L'envie d'ouvrir les valves sans que le cœur se broie
L'envie d'ouvrir les bras sans jamais s'empêcher
De dire et d'hurler du dur désir de durer
Moi j'ai soif, soif, soif tel un gamin
Faut qui saute à pieds joints
Dans les vagues d'un amour à marée haute
Au bout que quelqu' soupir ou quelqu' millénaire
Mon frère, les murs gagnent jamais contre la mer
Les murs gagnent jamais contre la mer
Les murs gagnent jamais contre la mer



Writer(s): Emile Cloutier


Émile Proulx-Cloutier - Marée haute
Album Marée haute
date de sortie
17-11-2017




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