Lyrics Plus qu'un art - Lucio Bukowski
J'marquerais
tout
si
j'avais
l'temps
avant
que
ne
partent
les
s'condes
Avant
que
le
fer
ne
marque
au
rouge
le
peu
que
nos
faciès
grondent
J'ai
joué
des
coudes
pour
trouver
ma
place,
gratter,
ignorer
l'impasse
Devant
chaque
jour
qui
s'lève,
tu
t'endurcis
pour
juste
encaisser
l'impact
On
est
d'ceux
qui
grattent
à
l'écart,
patients
tous
ceux
qui
marquent
dans
l'ombre
Attends
l'éclair
prochain
pour
qu'ta
voix
chargée
claque
le
monde
C'est
dire
si
la
quête
est
vaste
et
valable,
si
l'agression
palpe
et
travaille
Le
terrain
miné,
les
mains
dans
le
fer
et
la
tête
qui
brasse
des
batailles
Si
j'pouvais,
je
serais
dix
aux
quatre
coins
d'la
Terre
Mais
seul
le
réel
me
divise
et
te
calme
au
point
d'la
perdre
J'aimerais
défier
les
mers
et
les
dieux,
préparer
mes
flèches
Retour
au
champ
22,
en
pleine
plaine,
gorge
pour
venger
les
restes
Fier
de
se
rel'ver
seul
et
de
savoir
ton
âge
La
force
et
le
courage
s'apprennent
au
fil
de
quelques
pages
C'est
droit
d'vant
que
la
route
t'appelle
et
t'embarque
Juste
en
bas
frère,
les
bras
chargés
du
temps
qu'cette
putain
d'vie
remballe
J'ai
croisé
le
Christ
un
soir,
bourré
dans
un
squat
anar'
Repeignant
l'époque
mais
la
tristesse
est
plus
qu'un
art
Je
fourguerai
mes
songes
pour
une
poignée
de
pralines
Rangerai
mes
poèmes
avec
mon
âme
dans
la
naphtaline
Tu
peux
toujours
lutter,
le
réel
est
une
brute
épaisse
Rêver
de
pensées
larges
quand
tout
autour
le
monde
régresse
J'ai
parcouru
l'Ulysse
de
Joyce
avant
celui
d'Homère
Tout
me
revient
dessus,
le
sort
est
élastomère
Le
burin
comme
moyen
de
faire
la
cour
aux
cœurs
de
pierre
Sans
ivresse,
le
quotidien
est
d'jà
une
mise
en
bière
Frère,
y'a
qu'les
hommes
libres
que
l'époque
déporte
Ignore
les
dieux,
ils
sont
froids
comme
des
poignées
d'porte
Les
nuits
seront
des
chevelures
de
femme
Ma
peau
dessinée
d'encre
noire
et
d'abrasures
de
flammes
J'arrête
mon
souffle,
l'enferme
dans
des
cages
de
papiers
Socialement
détaché,
j'ai
le
teint
pâle
de
Jack
Napier
Mon
élan
créatif,
trop
court
pour
que
je
vise
au
loin
Prisonnier
d'une
baleine
urbaine,
je
tente
la
mise
au
moins
Peu
au
point,
mais
ici
même
l'amour
est
jetable
Comment
faire
feu
à
mains
nues
sur
une
tempête
de
sable?
J'imagine
mieux
mais
je
trébuche
en
rêve
La
chambre
de
mon
crâne
n'est
plus
qu'une
usine
en
grève
Entre
guerre
et
paix,
crime
et
châtiment,
on
crève
Il
n'y
a
que
larmes
en
bref,
à
la
place
des
armes
qu'on
lève
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