Paroles et traduction Lucio Bukowski - Gange

Gange

Ce matin, j'ai le corps en morceaux et le cœur pas mieux
J'écoute du Philippe Léotard sous un orage fameux
Joyeux anniversaire, v'là mes trente-et-une berges
12 juillet 2014: là où tout émerge
Compose une belle chanson d'amour mais commence par la fin
Laisse les droits d'auteurs au premier fou qui paraphera
Mes pensées sombres sont des cohortes cernées
Du coup, j'adresse des lettres ouvertes à des portes fermées
Cool. Il m'reste ma peine, tu parles d'un réconfort
Chaque seconde qui passe: un kick pour marquer les temps forts
Cherche des réponses dans la théogonie d'Hésiode
Huit Bourbons plus tard, vomis mon âme enflammée dans les chiottes
Les murs ricanent, le silence est d'retour
Le seul désert est celui qu'on bâtit tout autour et puis
La solitude m'a raconté qu'un jour le temps séchera l'idée
Aucun express ne m'emmènera vers la félicité
Il y a de belles images dans un triste sillage
Bières dans un bar de nuit, et mille mirages
Quand les rues sombres nous parlaient d'amour
De ces nuits où la ville entière était à nous
On a transformé l'hiver en havre de paix
On a laissé nos vides avec leurs larmes de merde
La montée d'sève sans jamais redescendre
Lèvres contre lèvres jusqu'à l'aube naissante
Comment rendre l'empyrée dans la fadeur des textes?
Le temps s'est égaré dans la chaleur des sexes
Draps noués autour des corps dans un monde en jachère
L'Éden à trois chiffres dans une chambre d'hôtel pas chère
Avale un verre de pur malt d'Écosse
Et subis la bataille entre l'arbre et l'écorce
Le reste demeure dans l'aorte et les arts
D'un voyage sans fin, mes souvenirs sont des gares
Vise les heures qui pointeront dans la brume
Attise les or qui viendront de la plume
Reçois le temps à la table des larmes
Revois le temple à la place des armes
Et je crève et renais dans un cycle de chair
De cendres et de cernes, de signes et de paix
De cimes et de pertes, de rires et de guerres
De vide et de fêtes, de rides et de quêtes
Attaque la vie à mains nues comme un prince
Compose un vers que la mémoire évince
En perds une partie mais la vie est un tout
Achève une ère à la manière hindoue

Tide

This morning, my body is in pieces and my heart is no better
I listen to Philippe Léotard under a famous storm
Happy birthday, here are my thirty-one years
July 12, 2014: where everything emerges
Compose a beautiful love song but start with the end
Leave the copyright to the first madman who will sign
My dark thoughts are surrounded by cohorts
So, I send open letters to closed doors
Cool. I still have my grief, talk about a comfort
Every second that passes: a kick to mark the strong moments
Look for answers in Hesiod's theogony
Eight Bourbons later, vomit my inflamed soul in the toilets
The walls are grinning, silence is back
The only desert is the one we build all around and then
Solitude told me that one day time will dry up the idea
No express will take me to happiness
There are beautiful images in a sad wake
Beers in a night bar, and a thousand mirages
When the dark streets told us about love
Of those nights when the whole city was ours
We have transformed winter into a haven of peace
We left our emptinesses with their tears of shit
The sap rising without ever going back down
Lips against lips until the break of dawn
How to render the empyrean in the blandness of texts?
Time has been lost in the heat of the sexes
Sheets tied around bodies in a fallow world
Eden at three digits in a cheap hotel room
Swallow a glass of pure Scottish malt
And endure the battle between the tree and the bark
The rest remains in the aorta and the arts
Of an endless journey, my memories are stations
Aim for the hours that will loom in the mist
Stir the gold that will come from the pen
Receive time at the table of tears
Revisit the temple instead of the weapons
And I die and am reborn in a cycle of flesh
Of ashes and circles, of signs and peace
Of peaks and losses, of laughter and war
Of emptiness and celebrations, of wrinkles and questions
Attack life bare-handed like a prince
Compose a verse that memory drives out
Lose a part but life is a whole
End an era in the Hindu way