Paroles et traduction Lucio Bukowski - Synesthète

Synesthète

Tel un synesthète, j'mets des couleurs dans ma musique
Elle est triste, elle est glauque, elle est un slow dans un bal d'usine
Drôle, dans un bar, j'urine et songe que ma part du rêve
En est peut-être l'échec et ronge une part de fiel
Curares de la symétrie des villes, le monde est parallèle
À cet instant précis, un génocide approche en caravelle
Caramel de l'enfance fondant sous la dent du Temps
Ta Javel ne nettoie rien des traces qu'on recrache en luttant
La jeunesse n'a plus d'racines, elle est née sous X
Finira bouffie et pleine d'acide façon Jimmy Hendrix
Le monde du père s'effondre quand les fils font irruption
Tout tombera à l'eau quand ils verront les fils de l'illusion
Espoir d'un cafard sublime perdu dans une rue sordide
Éponge d'un regard subtil l'étendue d'une vie hors beat
Ce contexte n'est que Newton pourrissant sous l'arbre
Ma poésie: le fruit des cris d'un mugissant soûlard

Où sont passés nos parcs? Où sont passés nos cars?
Où sont passés nos samedis aprem à trainer tard?
Où sont passés nos espoirs de gosses, nos rêves naïfs?
Où sont passées nos promesses de profiter d'la ie-v?
Où sont passés les autres? Où sont passés les nôtres?
Où sont passés les potes perdus en route? Sont-ils heureux?
Où sont passés nos morts? Où sont passés nos torts?
Où sont passés les décors plein d'or de la jeunesse?

Eaux fortes de Jean-Etienne Nasal
Eaux fortes de Jean-Etienne Nasal
Eaux fortes, le parfum de la jeunesse
Non, je peux faire mieux

Tel un synesthète, j'mets des couleurs dans ma musique
Elle est triste, elle est glauque, elle est un slow dans un bal d'usine
Drôle, dans un bar, j'urine et songe que ma part du rêve
En est peut-être l'échec et ronge une part de fiel
Blues dans la gorge, le millénaire traverse des couloirs ivre
La nostalgie en Louboutin sur des boulevards vides
Vestiges de rampes plein ciel, tremble à temps partiels
Tant l'élan est lent et l'or brille pour cent par siècle
Allez, allonge ton âme dans des ginsengs tels
Que les chrysanthèmes fânent si tôt qu'ma poigne écrit sans thème
Plus jamais aigri sans elle, nan, j'réclamerai plus cent ailes
Le Fil d'Ariane s'échappe du pull de Dieu et puis s'emmêle
Les jeunes, qu'est-ce qu'ils s'en mettent
Au fond, qu'est-ce qu'ils s'emmerdent
Tous auto-détruis aussi vrai que le pays s'endette
Épuise des vies en traître quand on dérive en fait
Ils toucheront pas l'enclume d'idées que j'me suis mise en tête
Jette des étincelles sur l'essence des choses
Serrures et pensées closes finiraient toutes en tes proses
Pour quand les heures écloses avant d'achever l'procès
En attendant l'ivresse ultime vient se décanter l'rosé

Synesthete

I put colors in my music like a synesthete
It is sad, it is gloomy, it is a slow dance in a factory ball
Funny, in a bar, I urinate and think that my part of the dream
Is perhaps its failure and corrodes a part of bile
Curares of the symmetry of cities, the world is parallel
At this very moment, a genocide approaches in a caravel
Caramel of childhood melting under the tooth of Time
Your bleach doesn't clean anything from the traces we spit out while struggling
Youth no longer has roots, it was born under X
It will end up bloated and full of acid like Jimmy Hendrix
The world of the father collapses when the sons break in
Everything will fall into the water when they see the sons of illusion
Hope of a sublime cockroach lost in a sordid street
Sponge of an exquisite gaze the extent of a life out of beat
This context is just Newton rotting under the tree
My poetry: the fruit of the cries of a roaring drunkard

Where are our parks? Where are our cars?
Where are our Saturday afternoons hanging out late?
Where are our hopes as children, our naive dreams?
Where are our promises to enjoy life?
Where are the others? Where are ours?
Where are the friends lost along the way? Are they happy?
Where are our dead? Where are our wrongs?
Where are the golden decors of youth?

Etchings by Jean-Etienne Nasal
Etchings by Jean-Etienne Nasal
Etchings, the scent of youth
No, I can do better

I put colors in my music like a synesthete
It is sad, it is gloomy, it is a slow dance in a factory ball
Funny, in a bar, I urinate and think that my part of the dream
Is perhaps its failure and corrodes a part of bile
Blues in my throat, the millennial crosses corridors drunk
Nostalgia in Louboutins on empty boulevards
Remains of sky ramps, tremble part-time
So slow is the momentum and gold shines for cent by century
Come on, stretch your soul in ginsungs such
That the chrysanthemums wither so soon to my fist writing without theme
Never bitter without her, no, I'll claim a hundred more wings
The thread of Ariadne escapes from God's sweater and then gets tangled
The young, how they get high
Deep down, how they get bored
All self-destructing as true as the country gets into debt
Exhausts lives in treachery when in fact we drift
They will not touch the anvil of ideas that I have put in my head
Throws sparks on the essence of things
Locks and closed thoughts would all end up in your prose
For when the hours hatch before completing the trial
In the meantime, the ultimate drunkenness comes to decant the rosé