Текст и перевод песни Alfredo de Angelis - Mano a Mano

Mano a Mano

Rechiflao en mi tristeza hoy te evoco y veo que has sido
En mi pobre vida paria solo una buena mujer;
Tu presencia de bacana puso calor en mi nido,
Fuiste buena, consecuente, y yo sé que me has querido
Como no quisiste a nadie, como no podrás querer.
Se dió el juego de remanye, cuando vos, pobre percanta,
Gambeteabas la pobreza en una casa de pensión;
Hoy sos toda una bacana, la vida te ríe y canta,
Los morlacos del otario los tirás a la marchanta
Como juega el gato maula con el mísero ratón.
Hoy tenés el mate lleno de infelices ilusiones,
Te engrupieron los otarios, las amigas, el gavión;
La milonga entre magnates con sus locas tentaciones
Donde triunfan y claudican milongueras pretensiones
Se te ha entrado muy adentro en el pobre corazón.
Nada debo agradecerte, mano a mano hemos quedado,
No me importa lo que has hecho, lo que hacés, ni lo que harás
Los favores recibido creo habertelos pagado
Y si alguna deuda chica sin querer se me ha olvidado,
En la cuenta del otario que tenés se la cargás.
Mientras tanto que tus triunfos, pobres triunfos pasajeros,
Sean una larga vida de riquezas y placer;
Que el bacán que te acamala tenga pesos duraderos,
Que te abrás en las paradas con cafishios milongueros,
Y que digan los muchachos: "Es una buena mujer."
Y mañana cuando seas descolado mueble viejo
Y no tengas esperanzas en tu pobre corazón;
Si precisás una ayuda, si te hace falta un consejo,
Acordate de este amigo que ha de jugarse el pellejo
P'ayudarte en lo que pueda, cuando sea la ocasión.

Mano a Mano

Je replonge dans ma tristesse aujourd'hui, je te revois et je vois que tu as été
Dans ma vie de pauvre paria, la seule bonne femme ;
Ta présence élégante a mis de la chaleur dans mon nid,
Tu as été bonne, constante, et je sais que tu m’as aimé
Comme tu n’as aimé personne, comme tu ne pourras jamais aimer.
Le jeu de la vie s’est joué, lorsque toi, pauvre perdante,
Tu esquivabas la pauvreté dans une maison de pension ;
Aujourd’hui, tu es une vraie élégante, la vie te sourit et te chante,
Tu lances les sous du pigeon à la marchande
Comme le chat malicieux joue avec la pauvre souris.
Aujourd’hui, tu as ton mate rempli d’illusions malheureuses,
Les pigeons, les amies, le gigolos t’ont roulée ;
La milonga parmi les magnats avec leurs folles tentations
Où triomphent et succombent des ambitions de milongueras
S’est infiltrée très profondément dans ton pauvre cœur.
Je ne te dois aucune gratitude, nous sommes à égalité,
Peu m’importe ce que tu as fait, ce que tu fais, ou ce que tu feras
J’estime avoir payé les faveurs que j’ai reçues
Et s’il y a une petite dette que j’ai oubliée involontairement,
Tu la mettras sur le compte du pigeon que tu as.
En attendant, que tes succès, pauvres succès passagers,
Soient une longue vie de richesses et de plaisir ;
Que le type qui te cajole ait des pesos durables,
Que tu sois l’objet de toutes les attentions dans les bars avec des caïds milongueros,
Et que les gars disent : "C’est une bonne femme."
Et demain, quand tu seras un vieux meuble déglingué
Et que tu n’auras plus d’espoir dans ton pauvre cœur ;
Si tu as besoin d’aide, si tu as besoin d’un conseil,
Rappelle-toi de cet ami qui est prêt à risquer sa peau
Pour t’aider au mieux, à l’occasion.