Trenetement - Live From Palais Des Congrès, Paris, France/1994 - Charles Aznavour перевод на английский

Trenetement - Live From Palais Des Congrès, Paris, France/1994

Je me dois d'l'avouer une fois de plus
J'ai toujours eu une admiration inconditionnelle, sans borne
Pour Charles Trenet
Et je l'ai connu, enfin je l'ai, je l'ai vu pour la première fois, bien avant vous puisque dans l'époque
Je jouais dans une revue marseillaise
À l'Alcazar de Paris en 1937
C'était rue u Faubourg Montmartre
Euh, c'était une revue d'Henri Varna
Et elle était mis en scène par lui bien sûr
Et la vedette de ce spectacle était monsieur Berval, un artiste que l'on avait vu souvent au cinéma
Et qui faisait du théâtre et du tour de chant
Charles est venu, habillé en militaire, il faisait son service et il lui a présenté deux chansons
La première s'intitulait "Ma ville" et l'autre "Bateau d'amour"
Je ne suis pas persuadé que Charles les aient enregistré par la suite
Et là j'me suis rendu compte qu'il se passait quelque chose de particulier dans la chanson
Que tout d'un coup le texte prenait une importance formidable
À l'égal de la musique et parfois au-dessus d'la musique
Quelques mois plus tard, démobilisé, il faisait sa rentré à "l'ABC"
Et là ça a été le raz-d'marée
Nous avons été d'un seul coup des fanatiques et il a été notre idole
À partir du premier soir et ça a continué, et nombre de générations
Sont dev'nus aussi des fanatiques de Charles Trenet
Et bien, malgré tout ça, voyons, malgré qu'il nous ait vraiment montré le chemin
J'me suis rendu compte dernièrement, que j'n'avais rien écrit qui ressembla de près ou de loin
À une chanson d'Charles Trenet, aussi j'ai voulu absolument comblé cette lacune, c'que j'ai fait bien sûr
Et j'ai écrit une chanson dans le style de Charles
Vous remarqu'rez d'ailleurs, vous remarqu'rez au passage
Que j'ai pris, non pas des lignes
Mais des situations dans quelques unes de ses chansons
Et j'ai d'mandé à un compositeur tout à fait adéquat
Pour en composer la mélodie, j'ai d'mandé à Charles Trenet d'écrire la musique
C'qui fait que ce soir, vous allez entendre une chanson écrite par deux Charles
Ce qui vous prouvera que ce n'est pas comme les clous, un charle ne chasse pas l'autre
Et comme je suis un garçon qui a une imagination fertile
J'ai trouvé un titre, mais un titre incontournable pour ma chanson
J'l'ai intitulé Trenetement

Ma page est vierge, je suis devant, il me faut écrire un roman
Et je gamberge, me tiens le front en cherchant une inspiration
Si dans une heure, j'ai pu noircir quelques feuillets
Mon éditeur pourra me consentir un prêt que ma concierge
Guette déjà, car mon loyer n'est pas payé depuis six mois

Je me concentre mais rien ne vient et je suis mangé par la faim
Car dans mon ventre, au désespoir, il n'y a pas même un café noir
J'ai beau chercher, comment faire un repas gratuit?
Dans le quartier, je n'obtiens plus aucun crédit
Et quand je rentre chez eux, parfois
Les commerçants sont menaçants dès qu'ils me voient

Muse ma reine, ma tendre amie, mon doux cœur et mon pur esprit
Mets-moi en veine, je suis à court, je t'en prie, viens à mon secours
Donne-moi donc trois personnages et un décor
Qui connaîtront la vie, l'amour et puis la mort
Que ça devienne un best-seller qui m'offre un jour
Et le Goncourt, et l'habit vert

Mon cœur bat vite, ça y est, je crois, mon roman s'écrit malgré moi
Quand je cogite, ma plume court, j'en oublie tout ce qui m'entoure
Je suis génial, j'ai fini l'œuvre en une nuit
Le point final est au bas de mon manuscrit
Je sollicite mon éditeur qui m'éconduit avec mépris, ah! Quel malheur

Depuis je sombre dans la folie et je dis adieu à la vie
Dans la pénombre, sans oraison, je me fais un trou dans le front
Je vois d'en haut, les gens s'arracher mes bouquins
Souvent il faut mourir pour devenir quelqu'un
Mais comme une ombre, souvent la nuit, je reviendrai
Je le promets et sans répit
Je ferai peur aux éditeurs toutes les nuits
Je ferai peur aux éditeurs toutes les nuits

Trenetement - Live From Palais Des Congrès, Paris, France/1994

I must confess once again, my dear
I've always had an unconditional, boundless admiration
For Charles Trenet
And I knew him, well, I saw him for the first time, long before you, back in the days
When I was performing in a Marseille revue
At the Alcazar de Paris in 1937
It was on Faubourg Montmartre street
Uh, it was a revue by Henri Varna
And it was staged by him of course
And the star of the show was Mr. Berval, an artist who had often been seen in the cinema
And who did theater and singing tours
Charles came, dressed in his military uniform, he was doing his service, and he presented two songs to him
The first one was called "My City" and the other "Love Boat"
I'm not sure if Charles ever recorded them afterwards
And there I realized that something special was happening in the song
That suddenly the lyrics were taking on tremendous importance
Equal to the music and sometimes above the music
A few months later, demobilized, he made his comeback at "l'ABC"
And there it was a tidal wave
We became fanatics all at once and he was our idol
From the first night onwards and it continued, and many generations
Also became fanatics of Charles Trenet
Well, despite all that, you see, despite the fact that he really showed us the way
I recently realized that I hadn't written anything that remotely resembled
A Charles Trenet song, so I absolutely wanted to fill that gap, which I did of course
And I wrote a song in Charles' style
You'll notice, by the way, you'll notice in passing
That I took, not lines
But situations from some of his songs
And I asked a very suitable composer
To compose the melody, I asked Charles Trenet to write the music
So tonight, you're going to hear a song written by two Charles'
Which will prove to you that it's not like nails, one Charles doesn't drive out the other
And since I'm a boy with a fertile imagination
I found a title, an undeniable title for my song
I called it "Trenetement"

My page is blank, I'm in front, I need to write a novel
And I ponder, holding my forehead, searching for inspiration
If within an hour, I've managed to blacken a few pages
My editor might grant me a loan that my concierge
Is already watching for, because my rent hasn't been paid for six months

I concentrate but nothing comes and I'm consumed by hunger
Because in my belly, to my despair, there's not even a black coffee
I search in vain, how to get a free meal?
In the neighborhood, I can't get any more credit
And when I go into their shops, sometimes
The shopkeepers become threatening as soon as they see me

Muse my queen, my tender friend, my sweet heart and my pure spirit
Put me in the mood, I'm running out, please come to my rescue
Give me three characters and a setting
Who will experience life, love, and then death
May it become a bestseller that one day offers me
Both the Goncourt Prize and the green suit

My heart beats fast, that's it, I think, my novel is writing itself despite me
As I ponder, my pen races, I forget everything around me
I'm brilliant, I finished the work in one night
The final period is at the bottom of my manuscript
I solicit my editor who dismisses me with contempt, ah! What misfortune

Since then, I've sunk into madness and bid farewell to life
In the shadows, without a prayer, I put a hole in my forehead
I see from above, people snatching up my books
Often you have to die to become someone
But like a shadow, often at night, I will return
I promise, and without respite
I will frighten publishers every night
I will frighten publishers every night