Текст и перевод песни Christoph Willibald Gluck, Richard Croft, Mireille Delunsch, Les Musiciens du Louvre & Marc Minkowski - Orfeo ed Euridice (Orphée et Eurydice) / Acte 3: Récitative: Viens, viens, Euridice - Live At Theatre, Salle Molière, Paris / 2002

Orfeo ed Euridice (Orphée et Eurydice) / Acte 3: Récitative: Viens, viens, Euridice - Live At Theatre, Salle Molière, Paris / 2002

Viens, viens, Eurydice, suis-moi,
Unique et doux objet de l'amour plus tendre.

C'est toi...? je te vois...?
Ciel! devais-je m'attendre...?

Oui, tu vois ton époux. J'ai voulu vivre encore,
Et je viens t'arracher au séjour de la mort!
Touché de mon ardeur fidèle,
Jupiter au jour te rappelle.

Quoi! je vis, et pour toi?
Ah, grands dieux, quel bonheur!

Eurydice, suis-moi...,
Profitons sans retard de la faveur céleste;
Sortons, fuyons ce lieu funeste.
Non, tu n'es plus une ombre,
Et le dieu des amours
Va nous réunir pour toujours.

Qu'entends-je? ah! se peut-il?
Heureuse destinée!
Eh quoi, nous pourrons resserrer
Les noeuds d'amour et d'hyménée?

Oui, suis mes pas sans différer.

Mais, par ta main ma main n'est plus pressée...!
Quoi! tu fuis ces regards que tu chérissais tant!
Ton coeur pour Eurydice est-il indifférent?
La fraîcheur de mes traits serait-elle effacée?

Oh dieux! quelle contrainte!
Eurydice, suis-moi...,
Fuyons de ces lieux, le temps presse;
Je voudrais t'exprimer l'excès de ma tendresse...;
Mais je ne puis, oh! trop funeste loi!

Un seul de tes regards...

Tu me glaces d'effroi!

Ah! barbare!
Sont-ce là les douceurs que ton coeur me prépare?
Est-ce donc là le prix de mon amour?
Oh fortune jalouse!
Orphée, hélas! se refuse en ce jour
Aux transports innocents de sa fidèle épouse.

Sent qu'elle est près de lui, il saisit sa main voulant l'emmener
Par tes soupçons, cesse de m'outrager.

Tu me rends à la vie, et c'est pour m'affliger!
Dieux, reprenez un bienfait que j'abhorre!
Ah! cruel époux, laisse-moi!

Orfeo ed Euridice (Orphée et Eurydice) / Act 3: Recitative: Viens, viens, Euridice - Live At Theatre, Salle Molière, Paris / 2002

Come, come, Eurydice, follow me,
Unique and sweet object of the most tender love.

Is it you...? I see you...?
Heaven! Was I to expect...?

Yes, you see your husband. I wanted to live again,
And I come to tear you away from the abode of death!
Touched by my faithful zeal,
Jupiter calls you back to the day.

What! I live, and for you?
Ah, great gods, what happiness!

Eurydice, follow me...,
Let us take advantage of the celestial favor without delay;
Let's go, let's flee this sinister place.
No, you are no longer a shadow,
And the god of love
Will unite us forever.

What do I hear? ah! can it be?
Happy destiny!
Well then, we will be able to tighten
The bonds of love and matrimony?

Yes, follow my steps without delay.

But, my hand is no longer pressed by yours...!
What! You flee these glances that you cherished so much!
Is your heart indifferent to Eurydice?
Has the freshness of my features been erased?

Oh gods! what constraint!
Eurydice, follow me...,
Let's flee from these places, time is pressing;
I would like to express to you the excess of my tenderness...;
But I cannot, oh! too fatal a law!

One of your looks...

You chill me with terror!

Ah! barbarian!
Are these the sweets that your heart prepares for me?
Is this then the price of my love?
Oh jealous fortune!
Orpheus, alas! refuses this day
To the innocent transports of his faithful wife.

He feels that she is near him, he takes her hand wanting to take her away
By your suspicions, stop insulting me.

You bring me back to life, and it's to afflict me!
Gods, take back a boon I abhor!
Ah! cruel husband, leave me!