Текст и перевод песни Roger Mas - La Lluna

La Lluna

Pare del dia, el Sol dansa amb la Lluna,
Que era allavors esplèndida com ell;
Sa cara, un temps, com ara no era bruna;
Sos ulls guspirejaven,
I era de raigs de l'alba son cabell.

Parlaven de son garbo les estrelles.
Los meteors retreien sa rossor,
I, com esbart de cèliques abelles,
Los astres festejaven
De son jardí l'enlluernanta flor.

Al sentir-se lloar de tan hermosa,
Esbalaïda deixà caure el vel
Amb què fóra llavors poncella closa,
I un crit de meravella
Féu ressonar la cúpula del cel.

Lo Sol s'engeloseix, tira a sa cara
De ses antigues cendres un grapat,
Que enterboleix sos ulls i l'emmascara:
Astre es quedà la Lluna,
Mes sense llum, com un carbó apagat.

Des de llavors, com una flor d'obaga,
Rodant per les tenebres de la nit,
Sempre la Lluna pàl·lida s'amaga
De l'astre hermós del dia,
Si el troba pels camins de l'infinit.

La Lune

Père du jour, le Soleil danse avec la Lune,
Qui était alors splendide comme lui ;
Son visage, un temps, comme maintenant n'était pas brun ;
Ses yeux scintillaient,
Et c'était des rayons de l'aube ses cheveux.

Les étoiles parlaient de son élégance.
Les météores rougissaient,
Et, comme un essaim d'abeilles célestes,
Les astres festoyaient
De son jardin la fleur éblouissante.

En se sentant louer de si belle,
Elle laissa tomber le voile avec abandon
Avec lequel elle était alors une jeune fille close,
Et un cri de merveille
Fit résonner la coupole du ciel.

Le Soleil est jaloux, il jette sur son visage
De ses anciennes cendres une poignée,
Qui trouble ses yeux et la masque :
L'astre est resté la Lune,
Mais sans lumière, comme un charbon éteint.

Depuis lors, comme une fleur d'ombre,
Tournant dans les ténèbres de la nuit,
Toujours la Lune pâle se cache
Du bel astre du jour,
Si elle le trouve sur les chemins de l'infini.