paroles de chanson Eloge de la fatigue - Robert Lamoureux
Quand
j′ai
fini
mon
numéro
C'est
pas
très
fatiguant,
il
faut
êt′
juste,
m'enfin
quand
même
Il
fait
chaud
et
puis,
euh
Quand
j'ai
fini
mon
numéro
ou
quand,
quand
j′sors
du
théâtre
le
soir
J′ai
tou-toujours
la
figure
un
peu
fatigué,
si
bien
que
Les
gens
que
j'rencontre
dans
la
rue
à
c′moment-là,
m'disent
toujours
"t′as
mauvaise
mine"
Pouvez
pas
vous
imaginez
c'que
ça
peut
être
assommant
d′s'entendre
dire
À
longeur
d'année
que
j′ai
mauvaise
mine,
j′ai
mauvaise
mine,
ça
finit
par
être
déprimant
Enfin
tout
ceux
qu'ont
comme
moi
l′visage
un
peu
mince,
pour
pas
dire
maigre,
savent
c'que
c′est
Sans
compter
que
les
gens
qui
vous
disent
"T'as
mauvaise
mine"
sont
toujours
des,
des
bons
rondouillards,
et
qu′c-,
on
a,
on
a
Carrément
envie
d'leur
fout'
des
tartes,
alors,
euh
Comme
on
a
jamais
mauvaise
mine
que
parce
qu′on
est
fatigué
Et
comme
on
n′est
jamais
fatigué
que
parce
qu'on
travaille
J′ai
pensé
que
pour
tous
les
gens
qui
travaillaient
Et
qui
étaient
fatigués,
et
qui
partant
avaient
plus
ou
moins
mauvaise
mine
J'ai
écrit
un
petit
poème,
que
j′leur
dédis
Et
puis
que
j'me
dédis
un
peu,
d′temps
en
temps
à
moi-même
Et
qu'j'ai
intitulé,
"l′éloge
de
la
fatigue"
Vous
me
dites,
Monsieur,
que
j′ai
mauvaise
mine
Qu'avec
cette
vie
qu′je
mène,
je
me
ruine
Que
l'on
ne
gagne
rien
à
trop
se
prodiguer
Vous
me
dites
enfin
que
je
suis
fatigué
Oui
je
suis
fatigué,
Monsieur,
mais
j′m'en
flatte
J′ai
tout
de
fatigué,
le
cœur,
la
voix,
la
rate
Je
m'endors
épuisé,
je
m'réveille
las
Mais
grâce
à
Dieu,
Monsieur,
je
ne
m′en
soucie
pas
Et
quand
je
m′en
soucie,
je
me
ridiculise
La
fatigue
souvent
n'est
qu′une
vantardise,
on
n'est
jamais
aussi
fatigué
qu′on
l'croit
Et
quand
cela
serait,
n′en
a-t-on
pas
l'droit
Je
ne
vous
parle
pas
des
tristes
lassitudes
qu'on
a
lorsque
le
corps
harassé
d′habitudes
N′a
plus
pour
se
mouvoir,
que
de
pâles
raisons
Lorsqu'on
a
fait
de
soi
son
unique
horizon,
lorsqu′on
n'a
rien
à
perdre,
à
vaincre
ou
à
défendre
Cette
fatigue-là
est
mauvaise
à
entendre,
elle
fait
l′front
lourd,
l'œil
morne,
le
dos
rond
Et
vous
donne
l′aspect
d'un
vivant
moribond
Mais
se
sentir
plier
sous
le
poids
formidable
des
vies
dont
un
beau
jour
on
s'est
fait
responsable
Savoir
qu′on
a
des
joies
ou
des
pleurs
dans
ses
mains
Savoir
qu′on
est
l'outil,
qu′on
est
le
lendemain
Savoir
qu'on
est
l′chef,
savoir
qu'on
est
la
source
Aider
une
existence
à
continuer
sa
course
Et
pour
cela
se
battre
à
s′en
user
le
cœur
cette
fatigue-là,
Monsieur,
c'est
du
bonheur
Et
sûr
qu'à
chaque
pas,
à
chaque
assaut
qu′on
livre,
on
va
aider
un
être
à
vivre
ou
à
survivre
Et
sûr
qu′on
est
le
port
et
la
route
et
le
gué
Où
prendrait-on
le
droit
d'être
trop
fatigué
Ceux
qui
font
de
leur
vie
une
belle
aventure
marquent
chaque
victoire,
en
creux,
sur
la
figure
Et
quand
le
malheur
vient
y
mettre
un
creux
de
plus
Parmi
tant
d′autres
creux
il
passe
inaperçu
La
fatigue,
Monsieur,
c'est
un
prix
toujours
juste
C′est
le
prix
d'une
journée
d′efforts
et
de
lutte
C'est
le
prix
d'un
labeur,
d′un
mur
ou
d′un
exploit
Non,
pas
le
prix
qu'on
paie,
mais
celui
qu′on
reçoit
C'est
le
prix
d′un
travail,
d'une
journée
remplie
Et
c′est
la
preuve,
aussi,
qu'on
vit
avec
la
vie
Quand
je
rentre
la
nuit
et
que
ma
maison
dort
J'écoute
mes
sommeils,
et
là,
je
m′sens
fort
Je
m′sens
tout
gonflé
de
mon
humble
souffrance
et
ma
fatigue
alors
c'est
une
récompense
Et
vous
m′conseillez
d'aller
me
reposer
Mais
si
j′acceptais
là,
ce
que
vous
proposez,
si
je
m'abandonnais
à
votre
douce
intrigue
Mais
je
mourrais,
Monsieur,
tristement
de
fatigue
1 De quoi donc tu causes ?
2 Papa, Maman, la bonne et moi
3 La Plupart Du Temps
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5 Viens à la maison
6 Qu'est-ce Que Tu Crois
7 Eloge de la fatigue
8 La chasse au canard
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10 Liberte Java
11 Histoire De Roses
12 Éloge de mon prénom
13 Lettre à Dédé
14 J'aurais Aime Savoir Chanter
15 Saint-Mandé
16 Voyage en Italie
17 Enfantillage
18 Passé simple
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