Текст песни 42ème rue - Richard Bohringer
New
York.
Toute
blanche
la
ville.
Un
mètre
de
neige.
Des
nègres
avec
des
pompes
violettes
en
costards
d'été.
Les
avenues
comme
des
couloirs.
Les
bagnoles
de
flics
au
ralenti.
On
a
posé
le
sac
à
l'hôtel
pourri.
New
York,
New
York.
Mon
Amérique
à
moi.
Une
bande
de
pillards
de
désespérés,
Les
yeux
affamés
par
la
couleur
de
l'oret
du
vert
Des
champs
et
des
jeux
violents.
New
York,
New
York.
J'avais
mis
le
pull-over
vert
que
ma
grand-mère
Quelque
part
dans
le
Val-d'Oise
en
France
m'avait
tricoté.
Le
trésor
de
l'immigrant
quoi!
L'armure
porteuse
d'espoir.
Le
pull-over,
col-roulé
vert
que
m'avait
tricoté
ma
Grand-mère,
m'empêchait
d'être
un
homme.
J'en
étais
sûr!
Ce
pull-over
vert
m'empêchait
d'avoir
L'air
d'un
grand
voyageur
détaché
de
tout.
J'en
avais
parlé
toute
une
nuit
à
mon
pote
qui
s'était
Endormi
pendant
la
première
moitié
de
mon
admirable
thèse
Sur
Comment-il-faut-se-débarasser-des-pull-overs-verts-tricotés-par-les-mamies.
Elle
était
tellement
loin,
Tellement
seule
à
penser
à
moi
là-bas
Mamie.
Vite
un
coup
de
blues.
Parce
que
New
York
c'est
grand.
C'est
grand
pour
un
petit
gars
qui
vient
de
si
Loin
sans
dents,
avec
l'immense
espérance
du
vent.
En
face
de
nous
deux
négresses.
Il
y
en
a
une
qui
porte
un
chapeau
Comme
les
gonzesses
à
Longchamp
au
printemps.
On
se
regarde.
Elle
me
sourit.
Et
puis
on
se
parle
enfin
je
Comprends
que
c'est
une
fille
qui
se
défend
Et
qu'elle
veut
bien
dormir
avec
moi.
Pardi!
Mais
moi
je
me
décide
à
le
faire
dans
le
côté
romantique:
Un
petit
Blanc
rêveur
dans
les
bras
d'une
pute
Avec
un
chapeau
comme
les
gonzesses
à
Longchamp.
Je
trouve
ça
follement
poétique.
Je
trouve
ça
chromo!
J'ai
les
mains
qui
tremblent
dès
que
je
découvre
une
Terre
étrangère.
Les
filles
à
boire,
les
filles
à
manger!
On
se
retrouve
sur
le
trottoir.
Lumières
suspendues
au-dessus
des
étages
de
verre.
New
York!
New
York!
Je
suis
un
enfant
de
Jimmy
Hendrix.
Un
peu
ivre
dans
cette
avenue
Tu
peux
comprendre
pourquoi
ce
mec
nous
a
fait
planer.
Ça
swingue,
ça
bouge,
ça
ondoie,
cette
putain
de
Babylone.
Le
mélange
de
l'air
avec
les
regards
chargés
de
hasard,
l
E
noir
qui
devient
une
couleur,
le
noir
qui
devient
vert
Et
qui
danse
comme
une
gazelle,
Le
noir
qui
devient
rouge
comme
la
Sirène
des
pompiers
avec
leurs
casques
Qui
leur
font
comme
une
crinière
D'argent.
Et
puis
la
musique
qui
s'échappe.
Moi
je
reste
avec
mon
élégante.
Elle
a
des
gants.
J
E
me
souvenais
qu'elle
les
portait
en
buvant
son
café.
J'ai
le
clignotant
qui
s'allume.
Tout
ça
au
coin
de
la
42ème
rue.
E
Lle
cache
des
marques.
Junkie,
droguée,
sûr!
Je
m'en
fous!
Je
suis
saoul
et
je
continue
à
faire
Chromo
dans
le
métro.
On
change,
on
marche,
Comme
si
elle
voulait
brouiller
ses
traces.
Je
lui
dis
que
je
sais
ce
qu'elle
cache
sous
ses
gants.
Je
lui
dis
que
moi
aussi
je
me
shoote.
Elle
me
regarde.
Petit
Blanc
je
lis
dans
ses
yeux,
comment
tu
peux
savoir
Ce
que
c'est
qu'un
négro
qui
se
Shoote?
Je
suis
dans
Harlem
aux
aguets.
J'essaye
de
tout
prendre
à
la
fois.
Tous
les
bruits
de
la
nuit,
Toutes
les
ombres,
les
perrons
qui
croulent,
Identiques
comme
des
fleurs
de
pierre
avec
le
Marchepied
d'un
taxi
jaune
perdu
dans
l'ombre.
Froid
terrible
dans
l'escalier.
A
chaque
étage
une
poubelle
je
regarde
le
couvercle
en
gros
plan,
Comme
si
un
nègre
terrible
allait
en
Jaillir.
Elle
respirait
ces
poubelles.
J'en
suis
sûr.
Sur
un
des
paliers
elle
a
appelé
Jo.
Une
vieille
voix
de
menteur
bleu
a
dû
lui
dire
que
c'était
okay.
Qu'elle
amène
le
pognon
quand
quand
le
pigeon
aurait
Fait
rou-rou.
Je
parlais
pas
anglais.
Mais
j'avais
compris.
L'instinct
de
survie.
J'étais
qu'un
petit
gars
de
la
banlieue
parisienne.
Perdu
en
plein
Harlem
avec
une
pute
percée
de
partout
Et
Jo
qui
faisait
même
pas
semblant
de
dormir.
Mais
il
est
trop
tard.
Je
la
suis
et
je
la
regarde
pisser
dans
son
évier,
Accroupie
avec
son
beau
chapeau
qui
Lui
faisait
comme
un
bec
noir
maintenant.
Fallait
rester
cool
avec
ces
murs
qui
palpitaient.
Elle
m'a
pris
le
pognon,
elle
a
même
tout
pris.
J'ai
rien
dit.
J'avais
plus
un
rond.
J'avais
plus
envie
de
baiser.
Elle
se
shoote
devant
moi.
J'avais
vingt
ans.
J'avais
jamais
vu
une
femme
se
shooter.
Il
y
a
mieux
pour
te
faire
croire
aux
fées.
Ma
belle
femme
noire,
J'étais
ton
frère
ce
jour-là.
Malgré
ton
indifférence
glacée.
Fini
le
rire!
On
tapait
dans
le
dur!
Au
diable
le
coeur.
T'avais
jamais
connu
l'espérance!
Je
me
sentais
égorgé.
La
belle
Amérique
pissait
dans
l'évier.
L
E
beau
pays
bleu
dégoulinait
sur
les
Assiettes
empilées.
J'étais
crucifié.
Et
je
t'aimais.
Je
cherchais
quelque
chose
à
dire,
à
faire
pour
te
prouver
cet
amour.
Cet
amour
incroyable
d'un
petit
Blanc
pour
une
Négresse
chevauchant
les
ténèbres
du
plus
grand
pays
du
monde.
Tu
m'as
poussé
vers
la
porte,
J'ai
retiré
le
pull-over
vert
tricoté
par
Mamie.
Je
te
l'ai
tendu
comme
une
offrande,
Pour
que
tu
ne
m'oublies
jamais.
Comme
pour
sceller
un
pacte.
Tu
m'as
regardé.
T'as
peut-être
cru
que
c'était
une
ruse.
Mais
je
crois
que
t'as
pigé.
Ma
soeur.
Je
m'en
foutais.
Un
instant,
un
tout
petit
instant
je
suis
devenue
grand.
Mon
geste
était
sans
retour.
Comme
si
nous
nous
étions
aimés
follement.
Négresse,
de
temps
en
temps
je
te
vois.
Dans
le
noir.
Avec
tes
grandes
dents
d'affamé
humain.
Oh
je
t'aime,
oh
je
t'aime.
Je
t'aimerai
toujours
dans
ma
mémoire
oh
ma
belle
femme
noire.
Oh
je
t'aime.
Je
t'aimerai
toujours.
Dans
ma
mémoire,
ma
belle
femme
noire.
Je
me
suis
retrouvé
sur
le
bord
de
Harlem.
Il
paraît
qu'il
fallait
pas
y
être.
J'y
étais.
Libre.
En
tee-shirt
dans
la
neige.
Il
faisait
moins
vingt.
Le
ciel
était
bleu
glacé
comme
les
premiers
Matins.
Central
Park
étouffait
sous
la
neige.
Et
moi
je
t'aimais,
Je
t'aimais
ma
belle
femme
noire.
Je
t'aimais
ma
belle
femme
noire.
Je
t'aimerai
toujours
dans
ma
mémoire,
Ma
soeur
de
misère,
ma
soeur
de
misère,
ma
soeur
de
misère,
Je
t'aimerai
toujours
dans
ma
mémoire
ma
belle
femme
noire,
Ma
belle
femme
noire,
ma
soeur
de
misère,
ma
soeur
de
misère,
Ma
soeur
de
misère,
ma
soeur
de
misère,
Je
t'aimerai
toujours,
Je
t'aimerai
toujours
dans
ma
mémoire
ma
belle
femme
noire,
Je
t'aimerai
toujours
ma
soeur
de
Misère,
je
t'aimerai
toujours,
toujours.

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