Текст песни Le voyage - Georges Chelon
Pour
l'enfant,
amoureux
de
cartes
et
d'estampes
L'univers
est
égal
à
son
vaste
appétit
Ah,
que
le
monde
est
grand
à
la
clarté
des
lampes
Aux
yeux
du
souvenir
que
le
monde
est
petit
Un
matin,
nous
partons
le
cerveau
plein
de
flamme
Le
cœur
gros
de
rancune
et
de
désirs
amers
Et
nous
allons,
suivant
le
rythme
de
la
lame
Berçant
notre
infini
sur
le
fini
des
mers
Les
uns,
joyeux
de
fuir
une
patrie
infâme
D'autres,
l'horreur
de
leurs
berceaux,
et
quelques-uns
Astrologues
noyés
dans
les
yeux
d'une
femme
La
Circé
tyrannique
aux
dangereux
parfums
Pour
n'être
pas
changés
en
bêtes,
ils
s'enivrent
D'espace
et
de
lumière
et
de
cieux
embrasés
La
glace
qui
les
mord,
les
soleils
qui
les
cuivrent
Effacent
lentement
la
marque
des
baisers
Mais
les
vrais
voyageurs
sont
ceux-là
seuls
qui
partent
Pour
partir,
cœurs
légers,
semblables
aux
ballons
De
leur
fatalité
jamais
ils
ne
s'écartent
Et
sans
savoir
pourquoi,
disent
toujours
"Allons"
Ceux-là
dont
les
désirs
ont
la
forme
des
nues
Et
qui
rêvent,
ainsi
qu'un
conscrit
le
canon
De
vastes
voluptés,
changeantes,
inconnues
Et
dont
l'esprit
humain
n'a
jamais
su
le
nom
Nous
imitons,
horreur,
la
toupie
et
la
boule
Dans
leur
valse
et
leurs
bonds,
même
dans
nos
sommeils
La
curiosité
nous
tourmente
et
nous
roule
Comme
un
ange
cruel
qui
fouette
des
soleils
Singulière
fortune
où
le
but
se
déplace
Et
n'étant
nulle
part,
peut-être
n'importe
où
Où
l'homme,
dont
jamais
l'espérance
n'est
lasse
Pour
trouver
le
repos
court
toujours
comme
un
fou
Notre
âme
est
un
trois-mâts
cherchant
son
Icarie
Une
voix
retentit
sur
le
pont
"ouvre
l'œil"
Une
voix
de
la
hune,
ardente
et
folle,
crie
"Amour,
gloire,
bonheur"
enfer,
c'est
un
écueil
Chaque
îlot
signalé
par
l'homme
de
vigie
Est
un
Eldorado
promis
par
le
destin
L'imagination
qui
dresse
son
orgie
Ne
trouve
qu'un
récif
aux
clartés
du
matin
Ô
le
pauvre
amoureux
des
pays
chimériques
Faut-il
le
mettre
aux
fers,
le
jeter
à
la
mer
Ce
matelot
ivrogne,
inventeur
d'Amériques
Dont
le
mirage
rend
le
gouffre
plus
amer?
Tel
le
vieux
vagabond,
piétinant
dans
la
boue
Rêve,
le
nez
en
l'air,
de
brillants
paradis
Son
oeil
ensorcelé
découvre
une
Capoue
Partout
où
la
chandelle
illumine
un
taudis
Illumine
un
taudis
Étonnants
voyageurs,
quelles
nobles
histoires
Nous
lisons
dans
vos
yeux
profonds
comme
les
mers
Montrez-nous
les
écrins
de
vos
riches
mémoires
Ces
bijoux
merveilleux,
faits
d'astres
et
d'éthers
Nous
voulons
voyager
sans
vapeur
et
sans
voile
Faites,
pour
égayer
l'ennui
de
nos
prisons
Passer
sur
nos
esprits,
tendus
comme
une
toile
Vos
souvenirs
avec
leurs
cadres
d'horizons
Dites,
qu'avez-vous
vu?
Nous
avons
vu
des
astres
Et
des
flots,
nous
avons
vu
des
sables
aussi
Et
malgré
bien
des
chocs
et
d'imprévus
désastres
Nous
nous
sommes
souvent
ennuyés,
comme
ici
La
gloire
du
soleil
sur
la
mer
violette
La
gloire
des
cités
dans
le
soleil
couchant
Allumaient
dans
nos
coeurs
une
ardeur
inquiète
De
plonger
dans
un
ciel
au
reflet
alléchant
Les
plus
riches
cités,
les
plus
grands
paysages
Jamais
ne
contenaient
l'attrait
mystérieux
De
ceux
que
le
hasard
fait
avec
les
nuages
Et
toujours
le
désir
nous
rendait
soucieux
La
jouissance
ajoute
au
désir
de
la
force
Désir,
vieil
arbre
à
qui
le
plaisir
sert
d'engrais
Cependant
que
grossit
et
durcit
ton
écorce
Tes
branches
veulent
voir
le
soleil
de
plus
près
Grandiras-tu
toujours,
grand
arbre
plus
vivace
Que
le
cyprès?
Pourtant
nous
avons
avec
soin
Cueilli
quelques
croquis
pour
votre
album
vorace
Frères
qui
trouvez
beau
tout
ce
qui
vient
de
loin
Nous
avons
salué
des
idoles
à
trompe
Des
trônes
constellés
de
joyaux
lumineux
Des
palais
ouvragés
dont
la
féerique
pompe
Serait
pour
vos
banquiers
un
rêve
ruineux
Des
costumes
qui
sont
pour
les
yeux
une
ivresse
Des
femmes
dont
les
dents
et
les
ongles
sont
teints
Et
des
jongleurs
savants
que
le
serpent
caresse
Et
puis,
et
puis
encore?
Ô
cerveaux
enfantins
Pour
ne
pas
oublier
la
chose
capitale
Nous
avons
vu
partout
et
sans
l'avoir
cherché
Du
haut
jusques
en
bas
de
l'échelle
fatale
Le
spectacle
ennuyeux
de
l'immortel
péché
La
femme,
esclave
vile,
orgueilleuse
et
stupide
Sans
rire
s'adorant
et
s'aimant
sans
dégoût
L'homme,
tyran
goulu,
paillard,
dur
et
cupide
Esclave
de
l'esclave
et
ruisseau
dans
l'égout
Le
bourreau
qui
jouit,
le
martyr
qui
sanglote
La
fête
qu'assaisonne
et
parfume
le
sang
Le
poison
du
pouvoir
énervant
le
despote
Et
le
peuple
amoureux
du
fouet
abrutissant
Plusieurs
religions
semblables
à
la
nôtre
Toutes
escaladant
le
ciel,
la
sainteté
Comme
en
un
lit
de
plume
un
délicat
se
vautre
Dans
les
clous
et
le
crin
cherchant
la
volupté
L'humanité
bavarde,
ivre
de
son
génie
Et
folle
maintenant
comme
elle
était
jadis
Criant
à
Dieu,
dans
sa
furibonde
agonie
"Ô
mon
semblable,
ô
mon
maître,
je
te
maudis"
Et
les
moins
sots,
hardis
amants
de
la
démence
Fuyant
le
grand
troupeau
parqué
par
le
destin
Et
se
réfugiant
dans
l'opium
immense
Tel
est
du
globe
entier
l'éternel
bulletin
Amer
savoir,
celui
qu'on
tire
du
voyage
Le
monde
est
monotone
et
petit
aujourd'hui
Hier,
demain,
toujours
nous
fait
voir
notre
image
Une
Oasis
d'horreur
dans
un
désert
d'ennui
Faut-il
partir?
Rester?
Si
tu
veux
rester,
reste
Pars,
s'il
le
faut,
l'un
court
et
l'autre
se
tapit
Pour
tromper
l'ennemi
vigilant
et
funeste
Le
temps,
il
est,
hélas,
des
coureurs
sans
répit
Comme
les
Juifs
errants
et
comme
les
Apôtres
À
qui
rien
ne
suffit,
ni
wagon
ni
vaisseau
Pour
fuir
ce
rétiaire
infâme,
il
en
est
d'autres
Qui
savent
le
tuer
sans
quitter
leurs
berceau
Lorsque
enfin
il
mettra
le
pied
sur
notre
échine
Nous
pourrons
espérer
et
crier
"En
avant"
De
même
qu'autrefois
nous
partions
pour
la
Chine
Les
yeux
fixés
au
large
et
les
cheveux
au
vent
Nous
nous
embarquerons
sur
la
mer
des
ténèbres
Avec
le
cœur
joyeux
d'un
jeune
passager
Entendez-vous
ces
voix,
charmantes
et
funèbres
Qui
chantent
"Par
ici,
vous
qui
voulez
manger
Le
lotus
parfumé,
c'est
ici
qu'on
vendange
Les
fruits
miraculeux
dont
votre
cœur
a
faim
Venez
vous
enivrer
de
la
douceur
étrange
De
cette
après-midi
qui
n'a
jamais
de
fin"
À
l'accent
familier
nous
devinons
le
spectre
Nos
Pylades
là-bas
tendent
leurs
bras
vers
nous
"Pour
rafraîchir
ton
coeur
nage
vers
ton
Électre"
Dit
celle
dont
jadis
nous
baisions
les
genoux
Dit
celle
dont
jadis
nous
baisions
les
genoux
Ô
mort,
vieux
capitaine,
il
est
temps,
levons
l'ancre
Ce
pays
nous
ennuie,
ô
mort,
appareillons
Si
le
ciel
et
la
mer
sont
noirs
comme
de
l'encre
Nos
coeurs
que
tu
connais
sont
remplis
de
rayons
Perçons
nous
ton
poison
pour
qu'il
nous
réconforte
Nous
voulons,
tant
ce
feu
nous
brûle
le
cerveau
Plonger
au
fond
du
gouffre,
enfer
ou
ciel,
qu'importe?
Au
fond
de
l'Inconnu
pour
trouver
du
nouveau
Ô
mort,
vieux
capitaine,
il
est
temps,
levons
l'ancre
Ce
pays
nous
ennuie,
ô
mort,
appareillons

1 Ah ! la vie...
2 Tout d'mon crû
3 La déchirure
4 Mais pour qui se prend-il ? - Version album
5 Je t'apostroph'm
6 Chanteur d'une autre époque
7 Murmure
8 La chanson de l'oeuf dur
9 Je voudrai te parler de moi
10 Pour être grand
11 la porte ouverte
12 Le voyage
13 Franciscae meae laudes
14 Les petites vieilles
15 Un cabaret folâtre
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