paroles de chanson L'accordéon désaccordé - Jacques Higelin
Les
accords
de
l'accordéon
désaccordé
du
beau
Léon
S'accordent
au
diapason
du
tourbillon
des
corps
et
des
coeurs
amoureux
Et
le
cordon
langoureux
de
leur
nostalgie
Relie
mon
vague-à-l'âme
au
charme
disparu
des
rues
du
vieux
Paris
Où
sont
tous
les
camelots,
les
princes
de
la
gouaille
Les
grands
bonimenteurs,
les
champions
du
bagout
Les
tarzans
la
houppette,
brillantinés
de
frais
Qu'accrochaient
leurs
bijoux
de
pacotille
au
cou
des
midinettes
en
bigoudis
Et
tous
les
ouistitis
des
joueurs
de
Barbarie
qui
tiraient
sur
les
chaînes
Jongleurs
et
funambules
qui
volaient
dans
les
plumes
des
chanteuses
à
rengaines
Fréhel
et
la
Damia,
charmeuses
de
cobras
Qui
vous
saignaient
le
coeur
avec
les
trémolos
du
malheur
dans
la
voix
Les
accords
de
l'accordéon
désaccordé
du
beau
Léon
Me
collent
à
fleur
de
peau
des
nappes
de
frissons,
des
vagues
de
langueur
Et
le
cordon
langoureux
de
leur
mélancolie
Marie
mon
vague-à-l'âme
à
celui
de
Paname
qu'on
aime
et
qu'on
oublie
Envolés
les
bougnats
café-bois-et-charbon
Les
flambeurs
de
java
soignant
leurs
peines
de
coeur
au
Martini-Picon
Les
sifflets
des
poulbots
qui
fusaient
de
la
place,
quand
les
filles
à
marlou
Valsaient
la
chaloupée
l'été
à
la
terrasse
des
caboulots
Où
sont
passés
les
fous
rires
et
tous
les
mots
doux
des
amants
de
la
Seine
Qu'étrennaient
leur
bonheur
des
quais
de
l'Isle
Saint-Louis
à
Notre-Dame
en
fleurs
Dans
quels
nids
haut-perchés
du
paradis
des
photographes
se
cachent
les
petits
moineaux
Du
Paris
de
Doisneau
chantés
par
la
môme
Piaf
Les
accords
de
l'accordéon
désaccordé
du
beau
Léon
Me
filent
à
fleur
de
peau
des
nappes
de
langueur,
des
vagues
de
frissons
Et
dans
ce
vieux
décor
illuminé
par
les
tubes
au
néon
Je
noie
mon
mal
d'amour
dans
les
bras
du
Paname
encerclé
par
les
tours
Qu'est-ce
qu'y
t'ont
pas
fait,
mon
Paris,
ma
canaille,
tous
ces
démolisseurs
Qu'ont
un
pavé
dans
le
coeur
et
des
semelles
en
béton
Par
où
s'est
envolé
l'esprit
des
ritournelles
s'évadant
des
ruelles
Et
du
pavé
des
cours
sous
l'aile
des
hirondelles
du
faubourg
T'as
l'air
d'un
nouveau
riche
qu'a
honte
de
son
passé
et
qui
jette
la
photo
Déchirée
de
son
âme
par
dessus
les
périph's
Je
t'abandonne
aux
touristes,
aux
branleurs
de
Tour
Eiffel
Et
je
retourne
en
banlieue
demander
au
bon
dieu
de
faire
la
courte
échelle
Aux
pianistes
à
bretelle
souriant
aux
étoiles
Que
la
boule
de
cristal
renvoie
du
haut
du
ciel
Sur
les
petits
amoureux
qui
tournent
autour
des
bals
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